Là aussi, découverte pour moi que ces Eternels. Mais, quand on voit la création de King Kirby, et l’histoire écrite par Neil Gaiman, dessinée par John Romita Jr, difficile de ne pas faire le grand saut ! Et puis il y aussi l’envie de découvrir d’autres choses de qualité, même si cela n’est jamais une certitude.
Un étrange rêve sort les Eternels de leur torpeur, révélant qu’ils sont beaucoup plus que des êtres normaux. Mais à peine ont-ils fait cette découverte qu’ils se retrouvent projetés dans une lutte à la vie à la mort s’étalant dans le temps et l’espace, en compagnie du Vengeur Iron Man. Un récit palpitant imaginé par l’excellent Neil Gaiman (Sandman) et superbement illustré par John Romita Jr. (Contient les épisodes Etenals (col 3) #1 à 7)
La première chose à dire en parlant de cet ouvrage, de cette histoire, c’est que l’on rentre dedans de suite, et sans la moindre difficulté. C’est limpide et à aucun moment on ne se pose la moindre question pour avoir une information supplémentaire. L’histoire se suffit à elle-même, et la qualité de narration de Neil Gaiman est un plus non négligeable.
Les Eternels sont, sans doute, ce qui se rapproche le plus d’un dieu, pour notre vision étroite du moins. Ils ont été créés par les Celestes, les êtres les plus puissants de l’univers. Ils ne sont qu’une centaine et ont pour but de protéger notre planète à tout prix. Et ils l’ont fait pendant plusieurs milliers, voire millions, d’années. Mais ils ont fini par « s’endormir » et perdre la mémoire. Ne gardant que quelques effluves de rêves de leur ancienne vie durant leur sommeil. Tous sauf Ikaris, sorte de mélange entre Apollon et Arès, qui se souvient de quasiment tout mais n’arrive pas à « réveiller » ses anciens compagnons. Il essaie pourtant tant bien que mal avec son ami Makkari (sorte d’Hermès) capable de courir plus vite que la lumière. Ou encore Circé (la même que dans l’Odyssée) superbe brune voluptueuse capable de changer la forme de toute chose.
Mais leur « réveil » devient urgent, car les Eternels ne sont pas les seules créations des Celestes. Il y a aussi les Deviants, des êtres difformes, guerriers et sans sens moral. Ils veulent réveiller un Celeste endormi sous terre, au risque de causer l’annihilation de la race humaine. Et quand les Eternels découvrent que leur amnésie est le travail de l’un d’entre eux, ils se retrouvent pris sur plusieurs fronts ! Et l’arrivée des Avengers en pleine loi du recensement ne va rien arranger…
Dessein Intelligent est bien plus qu’un simple récit de super-héros, rien que de part l’écriture de Neil Gaiman. Cette minisérie est une véritable réflexion de la part de l’auteur, sur nos croyances, sur la croyance, mais aussi sur les attentes vis-à-vis de l’âge adulte quand on est adolescent et des déceptions de ne plus l’être une fois adulte et que les responsabilités et les risques augmentent.
Et alors que nous avons le droit à une narration profonde, douce, presque poétique, Marvel a décidé d’associer un dessinateur, John Romita Jr, au style plus concret, plus brut. Et le mélange des deux est une merveilleuse idée. Les dessins de Romita permettent une immersion encore plus totale dans le récit de Gaiman.
Bref, cette minisérie Dessein Intelligent des Eternels est un véritable petit bijou à lire. Des personnages différents de ceux que l’on voit habituellement, des super-héros d’un autre genre à des lieux des Avengers et autres X-Men, une histoire quasi poétique pour un moment de lecture passionnant.