C’est la présence de Vincent Brugeas au scénario qui m’a attiré vers Les frères furieux, premier tome de la nouvelle série La voie du glaive. La couverture présentant deux gladiateurs en position de combat devant le Colisée invitait à un voyage dans la Rome antique des plus attrayants…
Les frères furieux sont les personnes représentées sur la couverture. On les découvre dans les premières pages en train de combattre dans une arène. La foule est sous le charme de l’affrontement spectaculaire de ces deux gladiateurs rêvant de faire carrière. Malgré leurs caractères différents, leur passé et les épreuves de la vie qu’ils ont subies les ont liés pour toujours. La présentation des deux héros est réussie et efficace. Ceux derniers m’ont été rapidement sympathiques. Je me suis immédiatement attaché à eux et leur destinée est vouée à me captiver.
L’immersion dans l’univers des gladiateurs est intéressante. Le travail sur les décors, les personnages et les situations proposent un ensemble assez sensoriel du quotidien de ces combattants de l’arène. Je trouve le travail d’illustration de Benoit Dellac à ce propos de grande qualité. La plongée dans les rues de Ravenne est prenante. Rapidement, le scénario nous permet de saisir les contraintes sociales subies par les deux héros. Leurs espoirs d’ascension les obligent à se soumettre aux puissants. Ce constat est clairement mis en avant dès les premières pages. La mise en situation est efficace.
C’est en accompagnant la visite d’un ponte dans un bordel que leur destin va être chamboulé. Alors que cette sortie avait pour unique but d’être une démonstration de force, elle tourne au fiasco quand tout le groupe se voit décimer. La fuite est leur seule issue pour survivre. Ils deviennent ainsi les victimes collatérales d’un combat de coqs ! Ils sont les proies d’une chasse à l’homme. L’intensité narrative est joliment rendue. Elle est forte et prenante. J’ai ressenti l’oppression dégagée par ce piège qui semble se refermer irrémédiablement. Le fait que cette poursuite se déroule de nuit amplifie encore l’atmosphère de la lecture.
Ce premier tome introduit les jalons de la série. Il nous y est présenté les personnages, les lieux, le contexte social et la situation politique. Cette mise en place est efficace et propose une immersion forte et rapide. Plusieurs fils narratifs commencent à être tissés. On se doute bien que bon nombre de tenants et d’aboutissants nous sont pour l’instant inconnus. Cela ne nous empêche pas d’avoir une lecture active et de s’interroger sur les causes de certains événements ou sur les conséquences de certains actes. Malgré le fait qu’il s’agisse d’un premier opus, La voie du glaive propose une lecture riche et sans temps mort.
Les dessins sont l’œuvre de Benoit Dellac. L’immersion dans les lieux et dans l’époque est efficace. Ses illustrations génèrent une atmosphère prenante. Sa capacité à offrir une jolie identité graphique aux différents personnages est un autre aspect remarquable de son travail. À cela s’ajoute des scènes d’action habilement construites. Enfin le trait du dessinateur est joliment valorisé par les couleurs de Denis Bechu.
Pour conclure, La voie du glaive pose les jalons intéressants d’une intrigue dont je suis curieux de connaitre la suite. Les personnages, l’époque, l’atmosphère, le scénario… Les bons ingrédients sont nombreux et joliment assemblés. Je conseille donc la lecture de cet ouvrage aux adeptes du genre. De mon côté, je guette avec envie la parution du tome suivant…