Bienvenue dans l’univers de "Les Geeks" de Thomas Labourot, où la vie est un mélange d’écrans bleus, de LAN parties et de vannes sur les joysticks. Cette bande dessinée, sortie en 2008, nous plonge dans le quotidien d’une bande de nerds invétérés, jonglant entre jeux vidéo, science-fiction et relations sociales (ou plutôt leur absence).
Sur le papier, tout semblait réuni pour faire un hit : une ode à la culture geek, une galerie de personnages stéréotypés mais attachants, et des gags qui jouent sur l’absurde de leur passion. En pratique, c’est un peu comme un MMORPG mal équilibré : certaines quêtes sont fun, mais d’autres traînent en longueur et donnent envie de ragequitter.
Le dessin de Labourot est coloré et dynamique, collant bien à l’esprit "cartoon". Mais parfois, ce style semble trop propre et lisse pour capturer l’énergie désordonnée du chaos geek. C’est un peu comme si un développeur avait poli un jeu jusqu’à lui enlever toute âme : techniquement solide, mais sans ce petit glitch attachant qui le rend mémorable.
Quant à l’humour, il alterne entre le "ha, c’est tellement vrai" et le "ok, boomer du futur". Certains gags feront sourire ceux qui ont passé des nuits blanches sur World of Warcraft ou qui connaissent le poids du lag, tandis que d’autres donneront la sensation d’être écrits avec un guide "Les blagues pour débutants". La répétition des clichés geeks finit par ressembler à une boucle infinie dans un jeu buggué.
Pour les vrais passionnés de la culture geek, cette BD est une sorte de fan-service mitigé : agréable à lire, mais loin d’être une épique quest inoubliable. Pour les autres, elle pourrait bien ressembler à un tutoriel interminable sur un sujet qui les dépasse. Bref, "Les Geeks" est comme un bon vieux jeu en accès anticipé : on voit où ça veut aller, mais on reste frustré par les bugs de conception. À découvrir, mais sans trop d’attentes... ou avec une save rapide pour repartir ailleurs.