Avec les récentes annonces énigmatiques de Marvel pour son nouvel Secret Wars en 2015 par le génialissime Hickman, j’ai décidé de me pencher sur le premier Secret Wars, premier crossover de Marvel.
Et très franchement, avant de commencer ma lecture, j’avoue ne jamais avoir eu la moindre envie de livre cette œuvre, pourtant considérée comme énorme à sa sortie de mai 1984 à avril 1985. Pourtant je suis, en règle générale, plutôt bon lecteur et fan de ces périodes oldies.

Quittant la Terre pour les étoiles les plus grands héros et criminels de la Maison des Idées s’opposent sous les yeux du tout-puissant Beyonder. L’enjeu du combat : le pouvoir absolu ! L’action combinée des Vengeurs, de Spider-Man, des Quatre Fantastiques et des X-Men pourra-t-elle empêcher Fatalis de devenir le maître de l’univers ? Redécouvrez dans son intégralité les Guerres Secrètes, le premier méga-crossover Marvel signé Jim Shooter, Mike Zeck et Bob Layton. (Contient Secret Wars #1 à 12.)

Les uns après les autres, nos plus grands super-héros (les Avengers, Spidey, les X-Men et les Quatre Fantastiques) sont téléportés dans un vaisseau spatial à des années lumières de notre bonne vieille planète Terre. Et sur un autre vaisseau proche du premier, nous retrouvons ce qu’il se fait de pire en matière de supers criminels. Fatalis, Octopus, Kang, Ultron, Galactus, j’en passe et des meilleurs. Devant leurs yeux ébahit, une planète se forme sous la seule volonté du Beyonder ! Ce dernier leur propose de se battre afin de se voir réaliser leurs rêves les plus fous !

Commence alors une guerre entre les deux factions. Enfin, trois factions, les X-Men préférant, très rapidement, agir de leur côté, sentant bien que la confiance envers les mutants n’est pas la première chose qui nous vient à l’esprit lorsqu’on parle des Avengers. Mais tous n’aspirent qu’à une chose, rentrer chez eux, retrouver leurs proches et leurs familles. Que ce soit Colossus qui rêve de revoir sa chère et tendre Kitty ou encore, Mister Fantastic désireux d’assister à l’accouchement de sa femme et leur deuxième enfant.
Et toutes ces envies, cumulées à l’appréhension de découvrir ce nouveau lieu, la peur qu’inspire le Beyonder et la crainte de ne jamais rentrer chez eux, attisent l’animosité. Et cela est palpable aussi bien entre les X-Men (Tornade et Xavier) qu’entre les méchants. Aucune cohésion des deux côtés.

Cette saga sera l’occasion de voir la création de personnage comme Titania, à Peter Parker de revêtir son costume noir, ou bien encore la Chose se voir avoir la possibilité d’alterner entre son corps de pierre et son corps d’humain ! Entre autres choses.
Mais le souci de ce premier crossover Marvel c’est que c’est terriblement long, répétitif, des choses se passent sans que l’on ait la moindre explication (bonjour les raccourcis et les prises de tête…), donnant au final une lecture profondément chiante !
Alors oui, je me doute, qu’à l’époque, cela devait être révolutionnaire, mais trente ans après, c’est difficile de rentrer dedans et encore plus difficile de s’y intéresser. Personnellement, je suis arrivé au bout de ce tome sans y arriver. Les humaines que Fatalis utilisent pour créer Titania et Volcana sortent de nulle part, et ce n’est qu’à l’arriver de Spider-Woman (qui arrive comme si de rien était…) que l’on comprend d’où elles viennent. Ou le combat entre Fatalis et le Beyonder, aucune explication sur ce qu’il s’est passé, on doit prendre cela pour agent comptant. Et ne parlons pas du dénouement de cette histoire, complètement abracadabrante. Même si cela aura des répercussions sur nos personnages par la suite (le costume de Peter par exemple !)

L’autre souci, c’est le nombre de personnage, ils sont trop nombreux, et beaucoup ne servent à rien (Curt Connors, beaucoup d’X-Men, beaucoup d’Avengers, Kang…) et parasitent l’histoire lorsque Jim Shooter essaie de donner de temps à chacun…
Il n’y a aucune osmose entre tous ces personnages et on a l’impression qu’ils se méprisent tous, aussi bien chez les gentils que chez les méchants, les situations s’enchainent dans le chaos le plus total, et le manque de synergie entre nos protagonistes rend la lecture peu agréable car on ne ressent rien pour eux.

Et lorsqu’arrive la fin, c’est l’incompréhension qui se mêle à la déception. Non seulement je me dis que ce fut une lecture douloureuse, mais je cherche encore le but, le pourquoi. Et je me rappelle alors l’introduction de Tom DeFalco qui nous expliquait que tout cela était pour satisfaire une marque de jouet. Tout est clair !

Graphiquement, les dessins de Mike Zeck ont vraiment très mal vieillis. Si les personnages sont justes et reconnaissables, le reste des cases, les décors sont vraiment douloureux pour nos yeux. C’est brouillon, sommaire quand ce n’est pas vide. Les couleurs sont parfois très bizarres, et ne parlons pas du travail d’impression, ce n’est ni fait ni à refaire…
Et quel dommage de voir cette affreuse couverture et en première page voir la même mais signée Alex Ross… Pourquoi ?

Bref, pas la peine de faire un long discours, Secret Wars est une énorme déception, je m’attendais à tout sauf à ça. Très chiant à lire, l’intérêt ne pointe jamais le bout de son nez, mais bon, on peut au moins se dire que c’était une première, et que depuis Marvel s’est bien rattrapé.
Romain_Bouvet
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le 21 nov. 2014

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