Les Lamentations de l'agneau par Kazoo
Malgré un thème actuellement utilisé à toutes les sauces, Les Lamentations... de démarquent rapidement du reste des production par son ton résolument pessimiste. D'une ambiance mélancolique, on passe graduellement à un fatalisme désespéré.
Des vampires? Pas vraiment. Evidemment, on y pense. Mais ici, c'est une maladie. Elle ne rend pas les gens classes et cool comme dans un vulgaire film américain de super-héros (parce que se prendre des rayons gamma en pleine tronche, ça ne rend pas élastique ou invisible >_>"...). Ici, il faut bien évidemment la soigner, car les crises qu'elle provoque sont non seulement dangereuses pour le malade, mais aussi pour l'entourage. Néanmoins, rien ne semble pouvoir empêcher l'inéluctable...
Les personnages en sont conscients et vivent avec. Le cercle fermé présenté par Kei Toume se résumant à assez peu de personnes pour, qu'au final, chacun prenne note des souffrances de l'autre. Souffrances physiques, mais aussi psychiques/mentales. Souffrance à cause de la maladie pour Chizuna et Takahiro, souffrance d'être laissé dans l'ignorance pour ses amis, d'être abandonné pour ses parents adoptifs...
Le trait de Kei Toume est particulier et reconnaissable entre mille. Une sorte de "brouillon soigné" (bel oxymore, je sais). Un style qui se rapproche du croquis. C'est très beau, mais ça ne plaira pas forcément à tout le monde. Mais moi, ça m'a plu, c'est l'important, non ?
Les illustrations couleurs sont magnifiques, et c'est dommage qu'il n'y ait pas de pages couleurs. Le logo français est bien réussi aussi, du bon boulot de la part d'Akata.
Dans cette peinture d'une lente et longue descente aux enfers, on était pouvait s'attendre à une fin des plus macabres, refermant le dernier volume de la série avec une envie de prendre la corde et le tabouret le plus proche. Et finalement, cette fin sera le seul bémol constaté sur toute l'oeuvre.
On tient donc là un titre indispensable, loin du mythe habituel des vampires, à lire et relire !