L'enquête se poursuit à Buckaroo. Si Elliott Carrol, agent mystérieusement disparu, a enfin refait surface, l'état dans lequel on l'a retrouvé augure du pire. La ville entre alors en ébullition.
Nos enquêteurs Nicolas Finch et Sharon Crane rencontrent de nouvelles difficultés : entre sermons des supérieurs, pression de la population, dérives collectives et délires individuels, il n’y a strictement plus rien que l’on puisse qualifier de sous contrôle dans la bonne ville de Buckaroo, capitale incontestée des tueurs en série. Statut qu’elle ne risque pas de perdre au vu des derniers événements.
Ce second volume développe les conséquences de la découverte d’Elliott Carrol. Si l’agent est bien vivant, il n’est plus en état de parler et encore moins de témoigner de l’horreur qu’il a vécu. Une chose apparait certaine cependant : un nouveau meurtrier est à l’œuvre. Et la publicité qui est faite de tout cela attire curieux et illuminés pendant que nos héros, au nombre desquels le "Nailbiter" lui-même semble pouvoir désormais compter, tentent péniblement de mener un semblant d’enquête.
L’occasion de broder autour de la fascination qu’exercent les tueurs en série sur notre imaginaire, ce qui donne lieu à quelques développements annexes aussi drôles qu’inquiétants. C’est ainsi qu’une jeune femme vient spécialement à Buckaroo pour y accoucher, dans l’espoir d’engendrer une future gloire des massacres à la chaine. Ou que l’on voit en superbe guest-star le scénariste Brian Michael Bendis venir sur place pour récolter du matériau en vue d’un futur comics !
Le récit se montre, dans ce nouveau tome, plus incisif pour ne pas dire plus mordant que dans le premier. Après une intrigue presque d’exposition, c’est la chair même du sujet que le lecteur est invité à croquer à belles dents. Entre frénésie burlesque et terreur dérangeante, Joshua Williamson et Mike Henderson balaient tout le spectre des réactions suscitées par la thématique des serial killers.
Ces derniers, démultipliés à Buckaroo, prenant des visages parfois grotesques, deviennent alors des sortes de versions hyperboliques des travers dans lesquels nous pouvons tous nous reconnaître, leur offrant dans la fiction une dimension cathartique certaine. Et c’est là que Nailbiter touche juste et parvient à captiver le lecteur.
Chronique originale et illustrée sur ActuaBD.com