Suite de ce merveilleux voyage

Tout vient à point à qui sait attendre. Voilà le credo des lecteurs de Fairy Quest qui avaient aimé le premier tome, comme moi. Après presque trois ans d’attente, et divers soucis pour Paul Jenkins et Humberto Ramos pour éditer ce deuxième tome, voilà enfin la suite des aventures de Rouge et Lou !

Il était tune fois à Bois-des-Contes, un monde enchanté où vivent tous les personnages des fables merveilleuses de l’enfance. Dans cet univers de légende, où l’histoire de chacune st écrite de façon immuable, le Petit Chaperon Rouge, épuisé de réinterpréter chaque jour la même histoire, décide un jour avec son complice le Loup de sortir de son rôle et de prendre la fuite. Traqués par les hommes de main de l’infâme monsieur Grimm, ils n’ont d’autres choix que de s’enfoncer dans la terrible Forêt Sombre. Là, ils vont croiser divers personnages inquiétants – Ponce la petite fille aux cheveux longs échappée de son donjon, le colossal troll sous le pont… - et découvrir que les apparences sont souvent trompeuses…

Le livre s’ouvre de nouveau sur cette très, très charmante maman, se préparant à conter une histoire du soir à son petit chérubin blond. Chap’ et Lou, le Petit Chaperon Rouge et le Loup, sont en fuite ! Bien décidés à rejoindre Vrai-Monde, ils doivent rejoindre le Cartographe, seule personne à même de leur tracer une carte pour y parvenir. Mais avant de rejoindre les grottes où il est censé vivre, ils doivent s’engouffrer dans la Forêt Sombre, et Lou trouve que cela est vraiment, une très mauvaise idée.

Car si Chap’ est de nature optimiste et pleine de confiance, c’est une tout autre affaire pour son compagnon à quatre pattes, préférant se méfier de tout et de tout le monde ! Et le moins que l’on puisse dire c’est que les événements ne lui donnent pas forcément tord, même si la petite Chap’ réussit toujours à les tirer d’affaire.

La rencontre avec le Cartographe va être l’occasion de deux choses. Tout d’abord la rencontre d’un nouveau conteur, à l’image du méchant Grimm. Mais surtout Chap’ et Lou vont découvrir avec effroi le sort réservé aux protagonistes des contes et fables oubliés ! Un sort bien triste, merveilleusement et tragiquement illustré par l’Horloger et la Souris… Une merveilleuse idée.

Une de plus ! Je dois bien avouer que je suis assez fan de ce que Paul Jenkins nous propose. L’idée de base, de voir nos héros de contes limite victimes d’esclavagisme par Grimm est juste géniale. Sa vision des personnages est plaisant également. Chap’ en petite fille insouciante mais pleine de vie, Lou en vieil aigri ultra protecteur, le Troll en idiot pas si idiot ou encore cette version méchante de Raiponce.
Je suis assez amateur de son idée du devenir des personnages de contes oubliés, c’est plein de logique et de mélancolie. On ressent tellement la tristesse de l’Horloger et de la Souris.

Mais cela n’est pas que le fait de Paul Jenkins. Les dessins d’Humberto Ramos y sont aussi pour beaucoup. Et pourtant vous savez à quel point je ne suis pas fan du dessinateur. Mais si son travail ne me convient pas sur un support comme les comics, ce n’est plus du tout le cas sur une œuvre comme Fairy Quest. Les codes ne sont plus les mêmes, nous ne sommes plus dans le réalisme mais dans l’imaginaire, et là, les traits de Ramos font des merveilles. Ses personnages sont attachants, amusants, expressifs. De magnifiques personnages qui captent l’œil immédiatement.
Ajoutons à cela une mise en page de qualité et bien pensée. On alterne entre petites cases, grandes cases, incrustations, asymétrie, c’est vivant. Et les merveilleuses couleurs Leonardo Olea embellissent le tout.

Bref, ce deuxième tome de Fairy Quest est toujours un formidable voyage. La fuite de Chap’ et Lou prend une tournure épique avec un cliff plein de suspense et de surprises.