S'envoler.
Hier, il y a eu des aurores boréales en Bretagne. Comme sur la couverture de ce livre. Est ce pour cela que ma main l'a choisi?
La couverture avait un petit quelque chose de Peter Pan, avec une forêt en contrebas. Comment résister! J'ai donc été déconcertée par les premières planches, aux dessins assez simplistes, et parlant de tout autre chose. Il faut dire qu'au départ, l'histoire de Nathan est loin de faire rêver! Une mère « partie », un boulot de chauffeur mal payé, des prêts bancaires en veux-tu en voilà, un frère et une soeur à s'occuper, et j'en passe. À force de, Nathan perd ses repères. S'absente. Et puis soudain… une passagère pas comme les autres. Et Nathan qui lâche prise, et décide de tout quitter pour l'Alaska.
Ce changement radical va se sentir aussi dans l'intrigue. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on va avoir droit à une accumulation de thèmes différents : écologie, anciens mythes, tragédie des peuples autochtones, addiction aux réseaux, retour à la terre. On s'y perd, un peu parfois, comme le héros finalement. Mais les visuels nous embarquent à leur suite, on se laisse submerger par les couleurs fortes, les paysages immenses (comme ces doubles pages magnifiques), et on finit par lâcher prise aussi, bien loin de la réalité.
Finalement, ce n'est pas une bd. C'est un conte symbolique, une allégorie, une métaphore. Les concepts abstraits sont transformés en scènes poétiques, en images sensorielles, invitant le lecteur à voir au-delà des cases, au-delà des apparences. Mais je me laisse emporter!
Cela peut plaire ou pas, il y a des maladresses, tout n'est pas parfait, mais cet album à mon sens ne peut pas laisser indifférent.
S'envoler. N'est-ce pas ce que cherche tout lecteur?