***Châteaux Bordeaux*** est une saga dont je suis un fidèle lecteur depuis une dizaine d’années. C’est la présence d’Eric Corbeyran au scénario qui m’a attiré à l’époque. Depuis, je me suis attaché à cette grande aventure familiale qui m’a fait découvrir un milieu qui m’était complètement inconnu, celui du vin. Le neuvième tome, ***Les primeurs***, conclue cette grande aventure.
La quatrième de couverture présente les enjeux avec les mots suivants : « Alors qu’Alexandra et Nicolas filent le parfait amour, l’héritière des Baudricourt peaufine l’assemblage de ses vins qu’elle a fait cultiver sur l’île du domaine familial. Un nouveau défi de taille dans son parcours pour redorer le blason familial, mais qui n’est rien comparé à ce qui l’attend pour les mois à venir : en effet, Alexandra est enceinte ! L’infâme Bourgeau, quant à lui, court toujours, bien décidé à prendre sa revanche sur la famille Baudricourt depuis qu’il s’est fait évincer du domaine… Paiera-t-il un jour pour ses crimes ? »
Une nouvelle fois, les auteurs exploitent remarquablement un travail de documentation précis et sérieux. Au fur et à mesure de la parution des tomes de cette saga, nous avons suivi la mise en place d’un grand cru du début à la fin. Chaque épisode est centré sur une étape de la conception. Ce dernier opus conclut ce processus avec talent. Le thème de cet album est centré autour des primeurs comme l’indique le titre. La réussite documentaire est une nouvelle fois un succès et valide définitivement la capacité du scénariste à mettre en valeur ses recherches de manière subtile et à les intégrer parfaitement dans l’histoire.
Au-delà d’une découverte de l’univers viticole, Châteaux Bordeaux est avant tout une grande saga familiale qui débute pour nous avec le retour d’Alexandra au domaine. On suit son immersion dans ce milieu dans ses pas. On partage ses émotions. Les rebondissements fréquents sont réussis et facilitent notre implication émotionnelle. Le dernier tome est un petit peu différent à ce niveau-là. Il est plus linéaire. On avance sereinement vers la clôture d’une belle histoire. On est moins stressé par les risques d’embûches potentielles. On a le sentiment que le plus dur est passé. L’atmosphère de lecture est ainsi agréable et chaleureuse accompagnée d’une pincée de nostalgie.
Les dessins sont toujours réussis. Espe offre un travail sérieux. Ses décors sont assez remarquables. Ils permettent une immersion facile dans un univers crédible et réaliste. Les personnages sont également réussis et aisément identifiables. Espe offre un support agréable pour poser une trame prenante.
Pour conclure, le dénouement est réussi. La qualité d’avère constante d’un tome à l’autre présentant ainsi une belle saga familiale. Je n’ai eu aucun mal à me laisser prendre par le projet d’Alexandra et je me suis passionné pour sa réussite. J’ai également appris énormément de choses et ai pris beaucoup de plaisir à naviguer dans les vignes. La petite surprise de cet opus est d’annoncer la fin de la saison un, sous-entendant ainsi la possibilité d’une suite. Mais cela est une autre histoire…