Fan de conquête spatiale et du programme Apollo en particulier, et également amateur d'histoire, on peut dire que ce premier tome avait tout pour me séduire sur le papier, manque de chance, le soufflé s'est vite dégonflé.
Tout d'abord, la faiblesse de la documentation saute au yeux. Une seule et même photo de la Terre (la "blue marble" prise par l'équipage d'Apollo 17) est réutilisée ad nauseam dans les scènes spatiales. Les matériels, engins, lanceurs et bases sont mal reproduits ou ne ressemblent à rien. Les intérieurs des bases sont particulièrement loupés, car pas fonctionnels. Il y a l'exception d'une Saturn V sur son pas de tir, mais là aussi c'est une photo retouchée. Vu qu'il y a une quantité considérable de documentation facilement disponible et libre de droits, et le côté volontairement réaliste de l'uchronie proposée, tout cela paraît assez paresseux. Pour finir un petit pro tip : dans l'aéronautique, et par extension dans le spatial, le commandant se met à la place de gauche dans la cabine. Dès la première page, Armstrong, dans le LEM, est à droite. Rater ça, fallait le faire...
Pour la suite, l’événement historique ne semble être qu'un prétexte à une histoire pacifiste assez convenue, qui aurait pu connaitre n'importe quel autre élément déclencheur. Les personnages, très nombreux, sont à peine esquissés, et on n'éprouve pas une grande empathie pour n'importe lequel d'entre eux. Mention spéciale pour le commissaire politique et le capitaine des Marines, caricaturaux et stupides à souhait. On se pince en voyant le Marine faire sauter la base lunaire au C4... Outre la débilité de l'acte, quel directeur de programme accepterait d'embarquer des explosifs à bord d'un engin spatial ? Quelques figures historiques sont saupoudrées ça et là, façon sûrement de respecter le cahier des charges initial, et l'affaire est pliée. On referme le bouquin en se demandant ce que Poutine vient faire dans l'épilogue, et en trouvant tout cela bien faiblard.