La note est la moyenne des notes des trois histoires:
1- Les Schtroumpfs olympiques (8/10)
Plus proche de Dumbo que d'Astérix aux jeux olympiques, cette histoire initiale donne le ton moral de l'album entier.
Schtroumpf costaud décide de mettre en place des jeux olympiques et cherche à encourager même le Schtroumpf chétif. Mais le Schtroumpf chétif semble n'avoir aucune chance.
Le Grand Schtroumpf, qui a probablement lu Astérix chez les bretons, va lui donner la meilleure des potions magiques !
L'essentiel n'est donc plus de participer, désolé MM. Talbot & Coubertin, mais de croire en soi: une très belle morale de Goethe, essentielle pour notre temps.
"Lorsque tu crois en toi, tu connais l'art de vivre"
2- Pâques schtroumpfantes (7/10)
Plus courte que les autres, cette seconde histoire n'en est pas moins efficace.
Illustrant le proverbe "Bien mal acquis ne profite jamais" sur le ton badin habituel des schtroumpferies, met en scène le côté obscur du Schtroumpf à lunettes et la punition qui
résulte de sa mauvaise action, probablement suite à la fin de la première histoire qui apportait un bémol problématique à la morale.
Dommage que Peyo ne vende la mèche dès le frontispice de cette histoire (l'expression "vendre la mèche" n'ayant jamais été si à propos)
3- Le Jardin des Schtroumphs (9/10)
Retour de la parodie biblique avec la Schtroumpfette et ce bon vieux Gargamel.
Dans la droite lignée de La Schtroumpfette, cette nouvelle histoire voit Gargamel toujours aussi partagé entre Dieu démiurge et Diable tentateur. Le voilà qui crée un Jardin du Plaisir (traduisez en hébreu: Jardin d'Eden) pour mieux capturer les Schtroumpfs. C'est la Schtroumpfette qui poussera les Schtroumpf à entrer dans ce lieu qu'ils ne jugent pas sûr. Le détournement est dans la morale: le travail châtiment divin devient ce qui garde des paradis mensongers et la valeur sûre, puisque les Schtroumpfs voulaient bâtir ce jardin eux-même au début du récit et parce que c'est un outil de jardinage qui permet de chasser le Diable et son démon, Gargamel et Azraël.
Fait amusant, le jeu sur le râteau qui est pris en tant qu'outil mais aussi comme symbole de l'échec de séduction ici détourné en symbole de réussite de séduction, bouclant habilement la boucle ouverte par Les Schtroumpfs olympiques.