Ah ah, c'est marrant comme tout est relatif, comme c'est vain de vouloir noter une œuvre ! Je ris car je découvre que j'avais mis 10 à cette bande dessinée il y a quelque temps, plusieurs années en arrière, alors que je lui mettrais bien moins aujourd'hui. Ah, l'enthousiasme de la découverte !!! L'ennui, parfois, de la relecture !
Chaque lecture se fait dans des circonstances nouvelles, ce qui, déjà, peut aisément modifier le sentiment que nous pouvons avoir. Mais nous changeons aussi constamment, nous accumulons en nous des tas de choses, nous ne sommes finalement qu'un empilement de choses dont nous n'avons pas conscience, tout comme dans cet album de Marc-Antoine Mathieu où il faut envoyer sur plusieurs générations des experts pour tenter de sonder l'immensité des sous-sols d'un musée qui n'est autre que le Louvre.
Comprendre l’œuvre du temps, ce qu'il reste des œuvres d'un passé révolu.
Comme d'habitude, MAM joue avec nous, avec les mots, avec le temps, ou avec ces personnages qui suivent le cours d'un destin inéluctable. C'est vrai qu'avec Musée du Louvre, les possibilités étaient nombreuses, et parfois très pertinentes, pour les anagrammes : le Musée du Révolu, le voulu démesuré ou encore L'or veule du musée, ou le musée du voleur, plutôt d'actualité avec la question de la restitution des œuvres qui ont été volées...
La descente dans les bas-fonds imaginaires du musée est très inégale, parfois ennuyeuse. Je trouve le propos de MAM moins pertinent qu'ailleurs, un peu trop décousu, malgré quelques planches absolument géniales avec par exemple un superbe mise en abyme ou encore une petite pique sur la considération que certains peuvent avoir pour le neuvième art. Mieux encore, Mathieu résout le mystère du sourire de la Joconde, rien de moins !
Bref, on n'a pas là le meilleur album de Marc-Antoine Mathieu, les lecteurs assidus de l'auteur ne seront pas surpris mais c'est quand même un récit original, toujours finement dessiné dans un noir et blanc de toute beauté, et qui mérite par conséquent qu'on s'intéresse à lui et qu'on y déniche quelques belles trouvailles, malgré l'hétérogénéité et linégal intérêt de l'ensemble.