Nous y sommes, déjà (!), à la moitié de la série ! Pour l’occasion, ce tome m’a semblé – relativement – plus calme que le précédent. Le calme avant la tempête sans doute.
La mécanique qui organise le déroulement du tome ne change pas du précédent : révélations sur le passé de Hasumi ; risques que ses petites affaires soient repérées ; manœuvres en vue pour le tueur en série ; doutes chez certains élèves. A ceci s’ajoute quelques nouveautés (Hasumi est assez « proche » de l’infirmière scolaire, retour d’un banni…) ainsi que des références aux tomes passés (la complainte de Mackie, la rencontre entre Reika et Munin…).
Une question domine les pages que l’on a sous les yeux : le passé va-t-il se répéter ? Cette interrogation commence à hanter Reika et Yûichirô. Vu le nombre de cadavres que Hasumi a dans ses placards, quelques-uns de plus ne lui font pas peur. Non seulement il varie sa méthode d’élimination – brouillant ainsi les pistes –, mais, surtout, il se pense comme au-dessus de la mêlée de l’univers scolaire, supérieur à ses collègues comme à ses élèves. Impossible qu’il se fasse prendre. Pourtant, depuis le début, on voit qu’il y a quelque chose qui coince, que tout ne marche pas comme sur des roulettes. Hasumi n’a peut-être pas autant de coups d’avance qu’il le croit. Cette trop grande confiance en lui, qui le conduit à sous-estimer ses « adversaires » (cf. ce qu’il déclare à Keisuke dans le tome 4), à commettre des erreurs (le sms envoyé) laisse la porte ouverte à l’erreur de trop.
Pour l’instant il élimine ceux qui pourraient parler et reçoit aussi quelques conseils plus ou moins indirects lui permettant de corriger le tir. L’infirmière ne semble pas dupe du personnage mais leur rapprochement (qui m’a surpris !) risque de lui faire garder le silence, comme Miya… Cette dernière qui est aussi, cela ne vous surprendra pas, la nouvelle cible de Hasumi. Son futur semble des plus incertains. Si elle disparaît, aura-t-elle laissé derrière elle un journal intime qui pourrait servir à arrêter son « Hasumin » ? Mystère pour le moment mais la nuit qui s’annonce au lycée promet d’être inoubliable pour les élèves présents.
Outre ses actes présents, le passé de Hasumi dévoile aussi une autre faille, en rapport avec les Etats-Unis. L’évocation de cette période américaine m’a d’ailleurs fait penser au film American Psycho. Hasumi n’est pas Patrick Bateman mais ils glissent quelque peu sur la même pente. De ce point de vue, les passages indiquant toute la tension qui se fait jour chez Hasumi sont, comme d’habitude, bien exécutés. On ressent bien la limite extrêmement fine qui apparaît entre la volonté et le passage à l’acte de Hasumi.
Le retour de Masahiro est-il le premier élément permettant d’écorner l’image parfaite de Hasumi ou bien, au contraire, va-t-il servir les plans de celui-ci ? Les élèves resteront-ils encore longtemps les pantins que l’on voit au début de la Leçon 18 ? Quid de Jimmy M., qui apparaît comme une cible ô combien importante pour Hasumi ? Une chose semble sûre : de la même manière qu’au début de la série, on pressentait que la voiture du proviseur adjoint aurait du mal à atteindre la fin de la série indemne, la fête de l’école ne devrait pas balayer tous « les nuages noirs »… La seconde moitié de Lesson of the Evil promet donc d’être aussi animée que la première si bien qu’un décompte des survivants risque d’être le bienvenu !
No rest for the wicked! (Expression évoquée par Hasumi en début de tome, dont les trois sens s'applique à merveille à ce qui se passe...)