Je me répète à chaque fois que je fais une review sur une œuvre de Jonathan Hickman, mais je suis fan de ce scénariste ! Jonathan Hickman est purement et simplement un génie ! Je ne crois pas avoir déjà été déçu par l’un de ses titres. Et The Manhattan Projects ne déroge pas à la règle. Avec ce comics, Jonathan Hickman nous propose une intrigue incroyable, phénoménale, partant d’un fond historique et les fameux Projets Manhattan, ce rassemblement de scientifiques hors du commun, à qui l’on doit, entre autres, les terribles bombes d’Hiroshima et Nagasaki. Mais très rapidement, l’imagination de Jonathan Hickman prend le dessus et nous partons dans quelque chose d’unique et sans équivalent.


Et si le département de recherche et développement créé pour produire la première bombe atomique était en réalité une façade à une série d'autres programmes, bien plus inhabituels ? Que se passerait-il si l'union des esprits les plus brillants de toute une génération n'était pas un signe d'optimisme, mais plutôt un grand danger pour notre humanité ? Et si… rien ne se passait comme prévu ?
The Mahnattan Projects est une série rare dans l’oeuvre de Jonathan Hickman (East of West). Documentée, la série quitte volontiers les rails de l’histoire officielle pour jouer avec les théories du complot les plus farfelus, jusqu’à devenir le réceptacle d’une science-fiction de tous les possibles. Idéalement servie par le trait de Nick Pitarra, cette joyeuse ligue de scientifiques extraordinaires renouvelle le genre et, un peu à la manière du Top 10 d’Alan Moore, donne à voir une autre facette de son scénariste.
(Contient les épisodes The Manhattan Projects #16 à 25 et The Sun Beyond the Stars #1 à 4)


Et si les bombes atomiques n’étaient que le petit sommet d’un énorme iceberg ensevelli ? C’est de ce postula que part Jonathan Hickman. Le Projet Manhattan, avec autant de scientifiques de génie ne peut qu’avoir abriter et permis d’autres et incroyables expériences !


A travers son imagination débordante, et délirante, Jonathan Hickman nous propose les choses les plus délirantes et abracadabrantes. Une bien belle façon de se moquer des théories du complot. Plus c’est n’importe quoi, plus les gens y croient comme des moutons. Et là, le scénariste n’hésite pas à aller le plus loin que son imagination foisonante le lui permet.


Robert Oppenheimer, n’est pas Robert Oppenheimer ! Il s’agit en faîte de Joseph, son frère jumeau maléfique ! La vérité a, enfin, éclaté au grand jour. Et si tous, au seins du Projet Manhattan, découvrent la supercherie et les plans diaboliques de Joseph Oppenheimer, nul ne se que Robert est enfermé dans l’esprit de son frère, après que ce dernier l’ait mangé !


L’esprit de Joseph Oppenheimer est devenu un véritable champ de bataille entre les bleus de Robert et les rouges de Joseph. Au cours de toutes ces non-années, où le temps défile bien plus vite sur l’Oppenmonde, de véritables armées se préparent pour le baroud final de cette guerre civile au sein de l’esprit Oppenheimer pour le contrôle définitif et total du corps !


Et nous allons assister un dénouement absolument tragi-comique !


Au moins, nous avons de la chance, cette intrigue est clôturée. Ce n’est pas vraiment le cas pour toutes, ni pour la série en elle-même en fait.


Avec le géniallissime dénouement sur la lutte des Oppenheimer, nous assistons à notre Einstein, et c’est ainsi que la Terre se retrouve avec deux Albert Einstein pour le prix d’un ! Ce retour explique beaucoup de choses, notamment cet étrange méthode d’exploration d’autres mondes et cette fascination pour, celui qui n’était pas notre Einstein, pour les cerveaux.


Une fois l’intrigue Oppenheimer refermée, il reste à régler un problème avec les Russes, et surtout à faire en sorte pour les dirigeants du Projet Manhattan que les présidents américains ne soient plus un problème comme cela a, finalement, toujours été le cas jusqu’à maintenant.


Alors que Leslie Groves semble enfin se mettre un dirigeant dans la poche, le titre se termine en queue de poisson. Alors qu’on s’attendait à partir sur une nouvelle intrigue, la série se termine en nous laissant en plan. C’est assez incroyable, et décevant. On reste sur notre faim…


Le tome se termine avec une mini-série centrée sur Youri Gagarine, qui repart dans l’espace, accompagné de Wernher Von Braun, pour tenter de retrouver Laïka. Mais la petite chienne, si elle est toujours bien vivante, a radicalement changé ! Les deux « partenaires » vont se retrouver embarqués dans une incroyable histoire pouvant conduire à l’annihilation de toute une espèce !


Si la déception de ne pas avoir de véritable fin est forte et tenace, il faut bien reconnaître que c’est toujours un tel plaisir de lire cette série et de plonger dedans. L’imagination de Jonathan Hickman n’a aucune limite, et l’on plonge dedans avec un tel plaisir. Il prend soin de garder un aspect scientifique et historique crédible et documenté, bon agrémenté à sa sauce, mais qui donne un aspect « crédible » à tout ce chaos le plus total.


The Manhattan Projects est clairement un titre à part et absolument unique. Cette vision de personnages réels comme Einstein, Oppenheimer ou encore Roosevelt est absolument jouissive. On se demande où Hickman a chercher tout ça. Et on ne fait qu’en redemander.


Graphiquement, je trouve que les traits de Nick Pitarra sont juste parfaits pour ce titre. Déjantés et réalistes, très détaillés, d’une grande richesse imaginative, collant parfaitement à l’esprit tordu de Jonathan Hickman. On ne pouvait espérer mieux.


Bref, on aurait voulu que cette série ne s’arrête jamais. Hickman est parti tellement loin qu’il avait un réservoir d’histoires sans doute inépuisable. C’est dommage. Mais quel plaisir de lecture, deux tomes absolument exceptionnels et d’une richesse sans égale.

Romain_Bouvet
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le 2 mars 2020

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Romain Bouvet

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