Je me réjouissais d'en arriver à cet album, car après avoir consulté les notes attribuées sur ce site, j'avais remarqué qu'il était considéré de très loin comme le meilleur de la série. Après lecture, j'en arrive à la conclusion que les lecteurs aiment la violence, puisque "liquidation totale" en est très chargé, à l'instar du tome 7, qui avait également été noté au-dessus de la moyenne... Et à vrai dire, ce n'est pas moi qui vais les contredire.
Car il s'agit là d'une véritable fin de cycle, qu'on sentait venir depuis maintenant plusieurs tomes. Mais lorsqu'un scénario est construit sur autant de pages et autant d'aventures suivies, le risque est toujours que la conclusion donne l'impression de tomber du ciel. Pour éviter cet écueil, il fallait trouver un "truc", quelque chose qui fasse de ce quatorzième album un véritable inédit pour la série. Et ce truc est trouvé en la personne du redoutable super-vilain que nous proposent les auteurs. Dans une série qui a prit l'habitude de présenter des extraterrestres toujours plus spectaculaires les uns que les autres, on atteint ici un véritable sommet. Tout est mis en place pour que l'effet soit réussi. Le personnage est bien dessiné, bien animé, bien coloré, bien présenté, et il vient renverser la hiérarchie établie depuis le début de la série, en mettant à mal des protagonistes que l'on considérait jusqu'alors comme quasi-invulnérables.
Vient alors l'heure du duel, et la boucle se boucle de façon intelligente, puisque le combat final à lieu dans le vaisseau-gite de Nävis. On assiste alors à l'apothéose d'un cycle qui se termine à mon goût au bon moment. Je ne m'étais pas encore lassé de la série, mais j'avais malgré tout l'impression qu'il était temps d'en finir avec cette histoire de complot qui a si longtemps occupé Nävis. C'est maintenant chose faite, et les dés sont jetés pour l'ouverture d'un nouveau cycle. J'en suis le premier heureux, car après ces quatorze albums d'excellente qualité, avec certes quelques temps faibles, mais aussi et surtout quelques véritables chefs-d'oeuvre (je pense aux tomes 3 et 12 notamment), j'ai l'impression que Jean-David Morvan et Philippe Buchet en ont encore sous le pied, et que Sillage n'a pas fini de me ravir.