Franchement, je ne comprends pas l'engouement autour de cette BD. Je trouve les mêmes défauts à Little Tulip qu'à la série Boucer, elle aussi très estimée, et elle aussi dessinée par Boucq : une histoire ultra-classique qui n'hésite pas à utiliser tous les poncifs du film d'action de série B pour raconter le cheminement initiatique d'un personnage malaimé que les méchants n'auraient pas dû faire chier (prenez un petit film de Van Damme dans les années 80-90 et vous verrez).
En gros, c'est le petit gringalet de la classe qui s'en prend plein la gueule mais qui va rencontrer un mentor (un chaman indien, un mafieu russe au grand coeur, un vieux spécialiste du kung-Fu…) qui va lui apprendre à se faire respecter.
A vouloir écrire une épopée, le scénariste survole la vie du héros, et ne lui donne aucune épaisseur, le réduisant à des stéréotypes (et c'est encore pire pour les autres personnages). On sent pourtant la volonté du scénariste de sortir des sentiers battus en situant son histoire dans un contexte historique et géographique particulier, mais cette matière m'a semblé exploitée de manière un peu trop scolaire et clinique : c'est peut-être à cause de ça que je n'ai rien ressenti en parcourant les scènes pourtant violentes de viols, meurtres et autres joyeusetés du monde très glauque de LIttle Tulip (à moins que ça soit parce que je suis un monstre insensible).
A noter que le duo a réaliser un deuxième one-shot dans le même esprit qui, de mon point de vue, présente les mêmes défauts (Bouche du diable, que je conseille du coup fortement à ceux qui ont aimé Little Tulip).