Si Jacamon et Nolent accouchent ici d'un premier tome sans conteste très réussi (ambiance, mise en scène, rythme), j'ai trouvé le cynisme du personnage principal facile, idiot et pesant.
Le côté : "Moi je suis un dur, un tueur sans émotions, je prends mon fric où je peux, aussi sale soit-il. Le reste, ce ne sont pas mes problèmes." m'a très rapidement titillé puis franchement énerve puis que rien, jamais rien ne vient le contrebalancer.
L'immoralité, pourquoi pas - je n'apprécie pas que les BD politiquement correctes - mais qu'au moins elle dénonce quelque chose, qu'elle soit l'allégorie des failles de notre société, nous fasse avancer. Pas de ça ici où elle sert uniquement à définir un personnage et lui donner un soi-disant charisme, de l'épaisseur alors que c'est tout le contraire (n'importe qui peut avoir ce genre de raisonnement débile et généralisateur).
En découle une absence de compassion totale pour le personnage et une distanciation par rapport à ce qui va lui arriver. De fait, on lit ça avec un plaisir mitigé.
Ce détachement est d'autant plus dommage que le travail sur la colorisation, l'atmosphère et l'intrigue est de très bonne qualité.
Manque une intelligence d'écriture, une absence qui gâche tout.