Avec Look Back, Tatsuki Fujimoto nous prouve une fois de plus qu’il peut nous briser le cœur avec une simple page bien cadrée et un silence bien placé. Ici, pas de démons tronçonneurs ni de combats épiques, juste une histoire sur l’amitié, l’art et la manière dont la vie nous file des claques en douce.
L’histoire suit deux jeunes dessinatrices que tout oppose – l’une, arrogante et sûre d’elle, l’autre, discrète et perfectionniste – et leur évolution à travers leur passion commune. C’est beau, touchant, et ça capture à merveille cette obsession artistique qui fait oublier le monde extérieur… jusqu’à ce que celui-ci te rappelle brutalement qu’il existe, et qu’il n’a rien d’un manga feel-good.
Graphiquement, c’est du Fujimoto pur jus : un trait brut, expressif, qui donne l’impression que chaque case a été dessinée en pleine urgence existentielle. Ça marche, ça percute, mais parfois ça laisse une sensation d’inachevé, comme si l’auteur, fidèle à son style, avait balancé un « on verra bien » en finissant ses pages.
En bref, Look Back, c’est comme un carnet de croquis rempli d’émotions brutes : simple en apparence, mais avec un poids qui te reste sur la poitrine longtemps après l’avoir refermé. Et si tu as déjà passé des heures à dessiner en oubliant de manger, alors ce one-shot parlera directement à ton âme… et peut-être aussi à tes cernes.