Look Back
7.4
Look Back

Manga de Tatsuki Fujimoto (2021)

Don’t Look Back in anger

Alors que "Look up" est devenu un slogan abondamment mobilisé suite au film d'Adam McKay, faut-il s'attendre à un succès similaire pour "Look Back" ? S'il faudra laisser au temps qui passe le soin d'en juger, ce one-shot de 140 pages a quelques arguments en sa faveur.


Le premier concerne la clarté de l’exposé. On ne le réalise peut-être pas immédiatement mais 140 pages non-stop, cela représente un vrai défi en matière de rythme, narration. Certes ce n’est pas un unique plan-séquence, parce que l’auteur recourt ponctuellement à des ellipses, fait un usage maîtrisé des silences, mais on ne peut que souligner cette maîtrise de la continuité, renforcée par la traduction fluide et inspirée de Sébastien Ludmann et l'absence totale d'onomatopées (!).


Le style graphique de l'auteur continue d'évoluer. Si Fujimoto dessine toujours en numérique, son trait se fait plus proche de celui de Shuzo Oshimi, notamment lors de certaines planches centrales pour le l'intrigue. On pourra regretter que l'édition proposée par Kazé ne comporte que le one-shot et aucune information sur l'auteur ou la fabrication de Look Back (assistants, période couverte pour mener à bien ce projet, différences entre les croquis préparatoires et le rendu final...).


Le récit nous emmène dans les pas de deux personnages féminins, Fujino et Kyômoto. Deux êtres que tout oppose mais le dessin va les réunir pour le meilleur, mais aussi, peut-être, pour le pire. Deux faces d'une même pièce qui permettent de s'interroger sur la fabrique du talent (ce dernier n'est pas inné, il se travaille !), la réussite mais aussi l'intérêt et la vanité de la fiction quand surviennent certains événements perturbants.


Look Back, comme toute œuvre produite, interroge aussi sur l'implication de son auteur, qui semble avoir, volontairement ou non, glissé des petits bouts de lui dans le récit : la lampe sur la jaquette est une ancienne lampe qu'il possédait ; il est allé dans la même fac d’arts que celle évoquée dans le récit ; les noms des deux héroïnes sont composés à partir du sien ; Look Back a été prépublié le 19 juillet 2021 soit deux ans et un jour après le drame du studio Kyoto Animation...


En somme, chacun se fera son avis sur ce qu'il veut voir dans ce récit et ce qu'il veut en retenir. Les mots de la fin sont empruntés au manga : "Dessine, bougre d'andouille !"


Un avis plus développé et illustré est à retrouver par ici.

Créée

le 11 mars 2022

Critique lue 763 fois

8 j'aime

Anvil

Écrit par

Critique lue 763 fois

8

D'autres avis sur Look Back

Look Back
Squeele
8

Bonne surprise gratuite de l'année.

J'avais lu les débuts de Fire Punch et de Chainsaw Man du même auteur, qui montraient une certaine virtuosité au niveau du découpage et une vraie hargne dans le trait. Des œuvres qu'il faudrait que...

le 24 juil. 2021

17 j'aime

2

Look Back
Anvil
8

Don’t Look Back in anger

Alors que "Look up" est devenu un slogan abondamment mobilisé suite au film d'Adam McKay, faut-il s'attendre à un succès similaire pour "Look Back" ? S'il faudra laisser au temps qui passe le soin...

le 11 mars 2022

8 j'aime

Look Back
Le-Maitre-Archiviste
8

Danse sous la pluie, amitié d'un après midi

//SPOILER INSIDE// En attendant patiemment la deuxième partie de l'anti-shonen à succès qu'est Chainsaw Man, Fujimoto gratifie son public impatient d'un léger one shot de 140 pages qui, d'une...

le 18 juil. 2021

8 j'aime

Du même critique

March Comes in Like a Lion
Anvil
9

Une première saison magistrale

Les 22 premiers épisodes de March comes in like a lion m'ont bluffé. Le réalisateur Shinbo Akiyuki et le studio Shaft livrent une prestation de haut vol. La dernière fois qu'un animé traitant de...

le 22 mars 2017

25 j'aime

11

L'Habitant de l'infini
Anvil
9

Un manga que l'on aime... à l'infini !

La sortie cette semaine d’une édition pour le vingtième anniversaire de la parution française de l’Habitant de l’Infini de Hiroaki Samura constitue un formidable prétexte pour parler de ce manga...

le 2 nov. 2016

16 j'aime

To Your Eternity, tome 1
Anvil
8

Va, vis et deviens

En novembre dernier, Yoshitoki Oima débutait une nouvelle série au Japon. Quelques cinq mois plus tard, le premier volume arrive en France ! Que nous réserve-t-il ? Changement.s dans la...

le 19 avr. 2017

15 j'aime

4