Dixième ouvrage de Davy Mourier pour la bande-dessinée, Loup-Phoque joue, comme son titre ne le cache pas,
de l’absurde en milieu animalier,
et plus précisément sur les banquise d’un cercle polaire où les ours blancs croisent les manchots et autres bizarreries imaginaires.
Expression directe, le recueil compile
une série de one-shot :
un dessin et sa légende ou son dialogue par page, entrecoupés pour le rythme et la culture de pages d’infos et d’intox conçues par Mathieu Duméry entre sérieux et décalage de circonstance. Les gags s’enchaînent et l’auteur fait preuve d’un sacré sens de la formule.
Bataille Narvale
L’absurde polaire et solaire
qui habite l’ouvrage réchauffe la banquise au point de la faire fondre et de creuser l’atmosphère. Les jeux de mots bas de gamme font le sourire inévitable et l’on ne peut retenir les barres de rire sur l’ingéniosité de quelques mots bien sentis autant que face à l’expression désœuvrée d’un manchot ou d’un ours. Les récurrences de personnages et de situation viennent un peu plus appuyer les obsessions absurdes de l’auteur et l’on se prend irrémédiablement d’affection pour le poisson suicidaire ou pour Kévin, le petit manchot abîmé.
Davy Mourier livre un petit bonheur sur glace
et, sans prétention, trace ses traits épais sous la légèreté des bons mots : Loup-Phoque est un immanquable de la lecture expresse. Coloré, fin et frappant à la fois, attention les animaux percutent et l’univers exécute la bienséance autant que la normalité maladive de nos sociétés qui parfois manquent de fantaisie.
À mettre entre toutes les mains !