Après deux opus qui avaient su éveiller la curiosité du lecteur (le second fût cependant légèrement en deçà du premier), voici qu'un souffle nouveau anime la saga.
La quête des indices se poursuit depuis le sombre monastère du nord où nos protagonistes tentent de se libérer de leurs chaînes. Pour Marbourg, il reste encore bien des obstacles à franchir et avancer encore sur le sentier de la révélation sera pour lui la croix et la bannière. Le lecteur commence à saisir un peu mieux quelques enjeux et le rôle que l'inquisiteur déchu pourrait avoir à y jouer.
Qu'importe ! Ce qui fait la force de cette série, c'est ce voile de mystère qui occulte la vérité, ce suaire de noirceur qui ne veut pas se lever en dépit d'efforts réitérés.
Le dessin offre à cet égard une pléiade de scènes qui garantissent une ambiance digne du Nom de la rose : bâtisses en flammes torturées, forteresse noyée dans la brume humide, salle d'étude regorgeant d'érudits affairés, paysages désolés voire marécageux...
Non seulement les illustrations ouvrent une porte sur ce monde de folles croyances mais les couleurs apportent la touche finale à cette fresque dont la trame est si complexe : bleus gris mystérieux pour les ambiances nocturnes ou les geôles profondes, oranges et jaunes pour l'éclat des flammes qui purifient le monde de connaissances impies.
Ce troisième tome s'avère réussi, même si quelques scènes d'actions demeurent à mon avis le léger point faible de la série par leur dimension rocambolesque. Pas de quoi bouder son plaisir, assurément.