Désormais, Luke ne tuera plus
Un peu difficile cette participation de Goscinny sur ce scénario (le premier qu'il écrit pour la série).
Ce qui faisait le bonheur dans les albums précédents, à savoir ce burlesque absurde, est ici nettement moins bien géré. Il y a de bons gags, mais c'est assez soft, l'auteur mise plus sur sa narration que les digressions humoristiques. Et cela cause du tort, car narrativement, c'est toujours aussi linéaire et peu intéressant. De plus, Goscinny ne met pas en avant les méchants comme le faisait Morris. Pour le coup, Luke paraît plus épais, moins creux, mais sa personnalité n'est pas assez précise. De même que les personnages adverses, s'ils sont présentés comme ayant des traits de caractère précis, c'est très (trop) peu exploité au travers du récit.
Graphiquement, Morris se rapproche de plus en plus de son graphisme final. Luke tout au moins, car pour le reste, le dessinateur avait déjà trouvé plus ou moins la façon de dessiner les visages, les corps. Son encrage est moisn poussé, on revient à un dessin plus rapide ; les décors sont toujours aussi minimalistes et les compo simplement pensées en terme de lisibilité et non en terme d'esthétisme. Certaines séquences sont moins bien découpées, comme s'il manquait une case ou come si le mouvement figé n'était pas le meilleur pour rendre compte de l'action.
Au final, ça reste divertissant car le récit est clair dans ses enjeux, il reste des gags qui font mouche et Morris reste un bon dessinateur dans l'ensemble malgré quelques petites erreurs. Mais c'est clairement un cran au-dessous des précédents albums. Espérons que Goscinny remonte la barre.