Le duo d’auteurs va ici mettre à l’épreuve une romance dans le milieu de la danse contemporaine tout en décrivant un futur proche marqué par les crises écologiques et sociales. Face à ce monde en déliquescence, un couple se forme et a comme seule réponse de se réfugier dans le désir et la création. Pourtant, le récit souligne les différences entre Ava, chorégraphe reconnue, et Ian, danseur tout juste sorti de l’école : si elle semble perdue, en panne d’inspiration, à la fois désespérée et blasée, lui est candide, passionné ou encore engagé. Nous allons alors nous laisser porter par leur relation naissante, leur collaboration mais aussi leurs interrogations et leur ressentis divergents face au monde qui les entoure. Le contexte ajoute également de la tension à leur histoire, provoquant de l’incertitude dans l’état d’esprit de ces personnages.
Écrite et dessinée à quatre mains, la BD traite également de la question du désir amoureux mais aussi existentiel (du sens à donner à sa vie). Le graphisme répond bien à la question de la fusion de deux êtres et à la noirceur du monde dévoilé, avec une mention spécial à la séquence du conte raconté que souhaite chorégraphier Ava. De plus, le trait énergique donne de la densité et représente fort bien la danse et ses techniques.
À destination d’un public plutôt mature, Lumière noire est une belle proposition mettant en avant le fait de s’abandonner dans la création et la passion face à un monde anxiogène.