Ma folle jeunesse, premier tome des aventures en BD du Joueur du Grenier, c’est un peu comme souffler sur une cartouche NES qui refuse de démarrer : tu espères un miracle, mais le résultat reste pixelisé et glitché. Frédéric Molas et Piratesourcil tentent de transposer l’humour grinçant et nostalgique du célèbre vidéaste dans un format papier… mais l’adaptation semble avoir oublié de sauvegarder l’essentiel.
L’idée de base est prometteuse : revisiter les souvenirs d’enfance du Joueur du Grenier avec une touche d’humour et une dose de nostalgie. Mais à la lecture, le gameplay est bancal. Les gags, bien qu’inspirés des codes du vidéaste, peinent à décoller sur papier. Là où les vidéos regorgent d’énergie et de punchlines assassines, cette BD semble coincée dans un mode "pause" permanent, avec des blagues qui tombent souvent à plat.
Graphiquement, le dessin de Piratesourcil est correct, mais loin d’être mémorable. Les illustrations manquent de finesse et d’inventivité, se contentant du minimum pour accompagner les situations humoristiques. Certes, on reconnaît les expressions exagérées qui font le charme du Joueur du Grenier, mais l’ensemble manque de dynamisme et de variété. Les planches finissent par sembler répétitives, comme un jeu avec trop peu de niveaux.
Côté scénario, le manque d’une réelle trame se fait sentir. Les anecdotes d’enfance s’enchaînent sans véritable fil conducteur, et si certaines idées font sourire, elles manquent souvent d’impact. L’absence de profondeur narrative donne l’impression d’un produit pensé pour surfer sur la popularité du personnage plutôt que pour enrichir son univers.
Cependant, tout n’est pas perdu : on ressent par moments l’amour sincère pour la pop culture et les références aux années 80 et 90. Mais ces clins d’œil nostalgiques, bien que sympathiques, ne suffisent pas à compenser le manque de mordant et d’originalité du reste.
En résumé : Ma folle jeunesse est une tentative maladroite de capitaliser sur le succès du Joueur du Grenier, mais qui échoue à capturer l’essence de ce qui rend ses vidéos si populaires. Une BD qui aurait mérité un continue ou un cheat code pour injecter plus d’humour, de créativité, et d’énergie. À réserver uniquement aux fans hardcore prêts à tout pour compléter leur collection… mais prépare-toi à quelques bugs en chemin.