Et un dernier pour la route !!
Ma révérence a tout du polar classique.
2 loser qui cherchent à faire un dernier coup pour changer de vie.
Le premier, Vincent, n'a eu de cesse que de fuir les réalités de la sienne et espère profiter de cette ressource d'argent pour enfin se prendre en main.
Le second, Gaby, ha Gaby, rêve d'aller à Vegas et de continuer de faire semblant de profiter de la sienne de vie, justement.
2 opposés au fond mais qui cache une plus grande complexité dans leur passé.
Et pour cela, un plan est en marche, un enlèvement et un braquage de fourgon sont mise en place , le tout sans violence , ni haine .. Bon vous connaissez le topo.
Classique quoi.
D'autant plus que je dois bien l'avouer, le dessin de Rodguen est sympa mais il te fait pas lever de ta chaise les yeux plein d'émerveillement.
La trait est efficace, sans chici, un peu brut de décoffrage mais surtout il sert à la perfection le scénario de Lupano, ainsi que l'humanité de leurs personnages.
Car derrière des caractères qui ont tout pour qu'on leur foute des beignes (Tu t'es reconnu , Gaby, t'a l'habitude en même temps), Lupano nous dépeint des vies plus difficiles, avec des passés chargés (parfois trop comme c'est le cas pour le père de Vincent) et d'autres plus ordinaires ( la relation de famille du conducteur du fourgon).
Le tournant va se faire au dernier tiers de l'album, au moment où le fameux plan des compères va être chamboulé et où le récit va prendre une tournure inattendue autant pour le lecteur que pour les personnages.
C'est ce dernier tiers qui fait la grande qualité de cette histoire, ce moment où l'histoire va dépasser son cadre de simple polar pour aller vers quelque chose de plus "humains".
Lupano démontre ainsi une vrai finesse dans son écriture (accompagné de nombreux dialogues) et une excellente maîtrise de son récit.
Ma révèrence est un récit classique mais qui sait surprendre au bon moment.
Quand à Gaby , derrière son côté de vieux con beauf, se cache au final, toujours un vieux con mais beaucoup plus sympathique qu'il en a l'air.