Avec Tyler Cross dans la sélection polar du dernier festival d’Angoulême, on avait peu de doute sur l’album qui remporterait le prix. Et pourtant, c’est Ma Révérence, scénarisé par Wilfrid Lupano et dessiné par Rodguen qui obtint finalement la récompense. Inattendue, mais largement méritée.
Scénario : Vincent est un lâche. Durant un voyage au Maroc, il rencontre Rana qu’il abandonne lorsque celle-ci tombe enceinte, pour retourner en France et sombrer dans la drogue. Trois ans plus tard, il est devenue plus raisonnable (quoique) et rappelle Rana pour lui promettre qu’il reviendra vers elle bientôt, et avec beaucoup d’argent. Sauf que voilà, un chômeur, ça roule jamais sur l’or. Il va donc organiser le braquage non-violent d’un convoi de fond avec son ami Gaby Rocket, un blouson noir qui semble venir d’une autre époque et dont la moindre réplique porte à rire. Leur plan est tellement incongru qu’on a du mal à croire qu’il puisse se réaliser. Rien ne passera évidemment comme prévu. La narration désordonnée de l’ouvrage ne l’empêche pas d’avoir du sens, et d’être vraiment bien écrite, tout comme les dialogues au passage. Les situations sentent par ailleurs le vécu, et c’est justifié dans la préface, où le scénariste explique qu’il s’est inspiré de ce qu’on lui a raconté lorsqu’il était barman ou portier.
Dessin : Pour un premier album, Rodguen s’en sort comme un chef. Normal, tel Benoit Feroumont et Guardino, il nous vient de l’animation, qui semble être définitivement la meilleur des écoles. Résultat : des personnages dynamiques qui ne tiennent pas en place, et une bonne maîtrise de la mise en scène. Le tout mis en valeur par de splendides couleurs signées Ohazar.
Pour : Un récit intelligent qui nous change des histoire de truand habituelle. Et chapeau pour le personnage de Gaby, dont la présence en fait bien plus qu’un second rôle. On s’y attache instantanément, et ce malgré ses tendances racistes, alcooliques et le fait qu’il soit profondément idiot.
Contre : Comme pour Tyler Cross, la « voix-off » de Vincent insérée par cartouche gêne la fluidité du récit. Malgré le fait qu’elle soit bien écrite, bien amenée et parfois indispensable, elle est malheureusement beaucoup trop insistante.
Pour conclure : Une bien belle surprise que Ma Révérence, un album qui pourrait très bien servir de tremplin dans la carrière de ces deux auteurs méconnus que sont Lupano et Rodguen.
Ma critique de la BD "Un Océan d'amour" :
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Ma critique de la BD : "Les Vieux Fourneaux" :
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