En plein dans le mille Matty !
Matt Fraction, auteur de sombres, immondes et atroces scénarios, se prend pour un génie parfait lors de conférences. Le pire, c'est qu'il n'a as totalement tort, le bougre. J'ai lu son nom pour la première fois, alors qu'il travaillait sur sa première grande série "The Immortal Iron Fist", il a quand même réussi à succéder à Bruebaker, un grand scénariste qui occupe des séries noires. Sa fan-base créé, Marvel l'envoie sur des séries destinés à un plus grand public (Iron Man ; The Mighty Thor) et le laisse même s'occuper d'un event (Fear Itself). Son arc sur "Iron Man" a été une catastrophe, la série accumule les mauvaises critiques. Les intrigues sont étirés à un point que chacun pensait impossible et se traînait jusqu'à être oublié du lecteur. Son passage sur Thor subit les mêmes problèmes de narration, mais le travail artistique de Olivier Coipel sauve la série du naufrage. "Fear Itself" est un échec face à ce que Marvel attendait, il est alors envoyé sur "Hawkeye" avec son compagnon de série à succès : David Aja. Un dessinateur avec qui, il a travaillé sur "The Immortal Iron Fist". Ce duo annoncé sur cette série a fait peur mais a aussi redonné espoir aux lecteurs de comics comme moi. Suite à son scénario pitoyable écrit pour Iron Man 2 qui a tué le film, je pense avoir eu le droit de flipper un peu pour son arrivée sur une série secondaire qui avait une chance d'être au moins sympa ne serait-ce pour les dessins de David Aja. Mais finalement que donne ce premier volume de Hawkeye ?
Le premier volume, publié par Panini Comics, regroupe les cinq premiers numéros (VO). Intitulé "Ma Vie est une arme", c'est sous le format 100% Marvel que sera publié l'intégralité de la série. On pouvait craindre la création de cette série, uniquement afin de populariser le personnage secondaire apparu dans le film "Avengers", et pas du tout. Matt Fraction se lâche et sert des épisodes parfaits, touchantes, en particulier le premier épisode. Chaque histoire est raconté sur un ou deux épisodes, qui sont tous liés, comme une série télé, et c'est exactement c que j'attends d'un comics, ou plutôt, d'une série régulière. Des conséquences tirés d'histoires "banales", simples, qui au fur et à mesure, créé un événement au bout d'un certain temps. Certes, l'événement n'aura peut-être pas lieu, mais c'est bel et bien le schéma d'une série parfaite, comme "Invincible" (Kirkman est un génie, les gens !).
Personnellement, rien ne me poussait à lire cet album, hormis les dessins de Aja, et les bonnes critiques ont atteints mes oreilles. Mais je l'ai presque payé avec l'impression de m'enterrer, le nom de Fraction me hantait, à l'époque je le haïssais, et puis, un soir j'ai lu le premier épisode. Une véritable claque, à me demander si c'était vraiment lui qui avait écrit, et si c'était bien un album de Hawkeye, car, finalement, le personnage de Hawkeye n'a aucune importance dans ces histoires. Clint Barton est le personnage principal, Hawkeye n'est qu'une excuse. J'avais l'impression de lire un titre indépendant, du Vertigo, Image ou autres éditeurs aux mêmes buts, poussés par l'idée d'un auteur libre de créer. Fraction est un demi-génie, génie dans l'indé (Sex Criminals ; Casanova), simple humain sur le mainstream (Iron Man).
Il est aussi aidé par David Aja pour la plupart des épisodes, et c'est vraiment dommage qu'il n'ai pas pu faire l'intégralité, je reviendrai dessus après. David Aja est un dessinateur espagnol qui s'est introduit dans le monde ds comics par de simples couvertures, puis par ses passages sur "Daredevil" et évidemment, "The Immortal Iron Fist". Son style de dessin que je qualifierais de "très français", se justifie par ses traits assez épais et son encrage particulier. C'est surtout par la colorisation et la simplicité du dessin, l'absence de décors ou de détails ne gêne en aucun cas, et au contraire aide, à la compréhension de l'action tout en profitant des dialogues. Sa mise en page, très cinématographique lors de scènes d'actions, se révèle être très recherché lors de dialogue, permettant de ne pas perdre le lecteur dans des dialogues tout en profitant du dessin. Seulement, comme je l'ai dis, il n'est pas le seul dessinateur de l'album...
Javier Pulido, c'est une claque d'un autre genre, et une envie d'en donner. Son style est particulier, une sorte de mélange entre Paul Pope et Jack Kirby, ces deux auteurs son de grands dessinateurs aux styles différents, mais le mélange de ces styles n'est pas recommandé. D'autant plus que son dessin ne colle vraiment pas au scénario en deux épisodes écrit par Fraction. On trouve des imperfections sur certaines cases, "Comme beaucoup, même les meilleurs peuvent se tromper" me direz vous, certes, mais les imperfections de Pulido sont nombreuses pour deux épisodes, mais surtout sont très TRES visibles, et ce rien que sur sa première page (épisode quatre). Un dessinateur que je n'avais pas remarqué sur la série "Catwoman", mais qui avait du faire un travail potable pour ne pas que je le remarque à côté de Cameron Stewart.
Bref, un album presque parfait, et c'est bien dommage, car les deux derniers épisodes sont très moyens, mais cachons le derrière les belles couvertures des épisodes et les trois premiers qui, eux, sont irréprochables, qu'il s'agisse du scénariste comme du dessinateur. Comme quoi, le génie se cache en chacun de nous, mais pour certain, il suffit d'un lourd échec pour qu'il se révèle, au point qu'aujourd'hui j'en viens à regrette le fait que Marvel l'ai empêché de scénariser "Inhuman" une nouvelle série repoussé en Avril, dessiné par Joe Madureira, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, c'est le designer des jeux "Darksiders" et a dessiné plus récement, les premiers épisodes de "Avenging Spider-man" et trois épisodes de "Savage Wolverine".