Machine à tuer - Green Arrow (2011), tome 1 par arnonaud
Green Arrow par Lemire et Sorrentino, qu'est-ce que ça vaut ? Est-ce que ce Green Arrow version jeune des New 52 peut avoir des choses intéressantes à raconter ? Et bien je dirais oui, un grand oui, même puisque je trouve que ce tome est une belle réussite.
Par contre, il faut réussir à aimer ou à passer outre le style particulier du dessin d'Andrea Sorrentino, avec son encrage un peu zarbi et les joues de hamster qu'il dessine à Fyff. Il faut faire aussi avec la colorisation qui lutte durant tout l'album avec ce que fait le dessinateur pour tenter de trouver un rendu satisfaisant sans jamais trop l'atteindre (si ce n'est un peu sur la fin).
Pour avoir montrer l'album à des gens il y a quelques temps, je sais que les dessins pourront faire fuir certains, mais je pense qu'on a tout de même vu bien pire en comics (Salvador Larroca, j'ai une petite pensée pour toi). En soi, ça reste un style très réaliste plutôt correct, avec de bonnes attitudes et un découpage léché qui permet d'être toujours à fond dans l'histoire. Les moments importants ne sont jamais gâchés par un dessin raté, c'est juste une histoire d'accrocher au style graphique ou non. Je pense aussi que si le dessin peut rebuter quand on feuillette le livre, il passe bien mieux quand on est dans l'histoire et participe pleinement à l'atmosphère de l'ouvrage.
Le scénario de Lemire est en tout cas très efficace. Il développe tout un univers passionnant et un peu mystique autour du héros, un peu comme ce qu'avait fait Brubaker et Fraction sur Iron Fist, en allant peut-être encore plus loin puisque Lemire réinvente complètement la mythologie de l'archer vert pour proposer quelque chose de complètement nouveau. Il a trouvé un axe pour que les aventures d'Oliver Queen ne fassent pas Batman du pauvre ni copie du Hawkeye de Fraction, un vrai ton.
Ce ton, Lemire l'obtient en faisant voyager son héros, en le liant à toute une mythologie à base d'artefacts et d'anciens clans, en faisant des histoires d'archers sombres... Il trouve le moyen d'aller là où les autres ne vont pas pour construire une identité à la série. Et cette identité marche vachement bien.
Tous les personnages présents dans la série sont biens travaillés, charismatiques, attachants, les vilains ont de la gueule et de bons designs, les combats sont biens mis en scène, impressionnants (surtout la scène d'action de fin d'album en fait), y a des retournements de situation à tout va, tout l'univers qui se créé autour du héros est super intéressant à explorer... C'est vraiment très agréable à lire. En plus c'est assez dense puisqu'on a deux arcs dans ce premier tome.
Bref, Green Arrow version Lemire et Sorrentino démarre très bien, c'est captivant, c'est de la grande aventure musclé dans un univers super intéressant et riche en possibilité... J'ai vraiment hâte de lire la suite !