(Critique à remanier)
C'est une curieuse bande dessinée. C'est cru, drôle et profond, doté d'une réflexion critique sur la politique internationale.
Les journalistes français sont moins percutants que cette fillette ... Mafalda.
Mafalda n'est pas vraiment une petite fille : c'est plutôt une petite peste surdouée à la limite de la psychopathie.Enfin, je dis ça , mais la BD est assez déroutante.
L'intelligence redoutable en acte. Cette fillette développe un esprit critique plus prononcé que certains diplômés que je connais.
Les autres à côté ne déparent pas : Susanita est superficielle et égoiste , mais sa répartie est savoureuse et brillante.
Felipe est un tendre rêveur, procrastinateur, une espèce de personnage romantique se complaisant dans l'angoisse.
Manolito est un fils de commerçant malhonnête miné par les remords.
Les parents sont dépassés par Mafalda, surtout la mère à l'image des parents dans Calvin et Hobbes mais sans leur présence d'esprit.
La maîtresse d'école est l'incarnation du conformisme et du psittacisme.
Seul bémol : Miguélito. Il est trop stupide, et face à la maturité de Mafalda, l'écart est parfois trop grand. En fait Miguélito est un être paradoxal, vacillant entre la vaillance, le courage le plus noble et la stupidité la plus profonde, ce qui rend le perso parfois un peu incohérent. (même si les gens stupides ne sont pas forcément lâches, mais c'est qu'il a parfois des idées très élaborées, et après il dit une connerie énorme)
Une BD géniale, parfois trop dure, et peut-être inégale dans ses gags, mais idéal pour l'éveil politique de vos enfants. Une introduction très sérieuse aux livres de Machiavel, Karl Marx ou Thomas Hobbes. Un bijou d'utilité publique.