Une lecture éprouvante, un fait divers du 19ème siècle, illustration paroxysmique des conséquences de la guerre, de la propagande, de la frustration rurale et l'ignorance avec comme issue unique à cette peine le lynchage bestial d'un des leur qui aura une phrase déformée.
C'est un déferlement de sauvagerie, de déni de la vérité pour "lâcher" la soupape de leur tristesses quotidiennes.
Si le drame est terrible et nous marque, l'approche stylistique de Gelli y est pour beaucoup. Ce noir souvent dilué au doigt et blanc avec ces touches de couleurs dignes de liste de schindler pose l'image ce qu'il faut de percutante sur l'incompréhensible. Les magnifiques projections mentales et le découpage sont implacables dans cette montée vers la folie collective. Là où le Entrez dans la danse de Guérineau versait dans la comédie malgré le drame par un large panel de personnes concernées, ici le drame prend toute sa dimension en se focalisant sur l'unité défouloir.
Une épreuve.