Alors que Makio se réjouit d’avoir su provoquer la colère de Rei exprimée dans une explosion de violence, ce dernier prend conscience de l’agressivité qui l’anime et prend peur. En effet, s’il est prêt à tout pour protéger Kira, il craint aussi de la perdre. En révélant cette faiblesse, Rei met pourtant la vie de la jeune fille en danger, poussant Makio à s’en prendre à celle qu’il considère comme responsable d’avoir attendri le cœur de son idole. Se faisant, il pousse Kira dans ses retranchements et fait remonter à la surface un traumatisme qu’elle était parvenu à enfouir derrière un mur de protection. Alors qu’elle se confie à Rei, la santé de sa mère la confronte à un choix délicat qui met leur relation en péril…
Dans ce quatrième volume, la présence de Makio Kirishima soulève des questions sur la capacité des deux héros à accepter la part d’ombre qui existe eu chacun d’eux. L’affection qu’il se porte mutuellement s’exprime dans la confiance et le respect qu’ils ont l’un de l’autre. Sans jamais se voiler la face, ils prennent conscience que leur rencontre est ce qui les maintient sur le droit chemin, leur attachement prenant force dans la chaleur de leur couple, mais aussi dans celle qu’ils trouvent auprès de leurs amis, Harumi et Tatsuya, qui veillent sur eux avec un regard protecteur et bienveillant.
Pourtant, leur relation stagne, Kira ayant beaucoup de mal à laisser la tendresse qui la lie à Rei s’exprimait dans une relation plus intime et charnelle. Les révélations de Makio viennent ainsi une fois de plus confronter le couple à la noirceur de l’âme et à la difficulté de surmonter un traumatisme. C’est pour Fuyumi Soryo le moment de lever le voile sur le passé de sa jeune héroïne et d’interroger la capacité de l’être humain à surmonter une blessure par la force de son mental. Elle illustre son propos dans des scènes d’une profonde tendresse et avec une certaine pudeur qui laisse l’émotion s’exprimer dans des planches d’une grande beauté.
Tantôt froid, tantôt chaleureux, ce quatrième volume de Mars – Perfect Collection confronte un peu plus les deux héros à la noirceur du cœur humain tout en laissant s’exprimer sa lumière qui puise sa source dans le rapport aux autres. Le style graphique de la mangaka témoigne d’ailleurs de ce questionnement sur l’ombre et la lumière qui s’exprime dans son trait dur et froid, et qui trouve son point de bascule dans les scènes où les héros laissent leurs émotions s’épanouir. Se faisant, elle s’éloigne du genre shojo pour se rapprocher du josei, destiné à un public plus mature tant par le visuel que par ses thématiques, et fait de Mars une série unique qui séduira un public plus large.