Dans Young Avengers version 2013, on a pu croiser Noh-Varr (le Marvel Boy du titre) et Oubliette Midas, une de ces ex. On a recroisé cette dernière récemment dans Original Sin en compagnie du Dr.Midas qui avait un étrange look qui évoquait celui d'Iron Man et de la Chose. Il me fallait donc lire d'où venait ces étranges personnages.
Cette mini-série de Morrison et J.G. Jones, parue au début des années 2000 porte clairement la marque de son scénariste. On y trouve un grand nombre de concepts complètement dingues et de personnages farfelus et les premiers numéros sont assez nébuleux. Rien que le concept de la série est assez allumé. Au lieu de suivre un gentil héros, on suit un kree qui rentrait tranquillement chez lui avec son équipage après une balade dans le multiverse (ben oui, c'est Morrison au scénar' !) quand ils se font soudainement tous allumer par un milliardaire mégalo, Midas, en armure d'Iron Man qui veut se saturer de rayons cosmiques, à l'instar des 4 Fantastiques, pour devenir un surhomme. Noh-Varr est le seul survivant de l'attaque de Midas, se fait capturer par le dingue, s'enfuit, et décide, pour se venger, de faire la guerre à la Terre, aidé par une espèce de réplique de voyage de l'Intelligence Suprême Kree.
Dès le début c'est complètement dingue, avec un bon gros anti-héros qui ne sauvera la Terre que sous la contrainte. En outre, aucun personnage terrien n'est vraiment vu sous un bon angle et entre ce dingue de Midas et Dum Dum Dugan en directeur du S.H.I.E.L.D. qui utilise des espèces de Captain America de l'O.N.U. artificiel, on est servis ! On reconnaît bien l'attrait du scénariste pour les trucs un peu fous et il s'en donne à cœur joie ! Mais du coup, j'étais complètement paumé dans les deux premiers numéros, ça alignait tellement de concepts que c'était dur de bien suivre.
Difficile aussi, de vraiment s'attacher à ce héros froid et aux objectifs flous. En outre, ses dialogues avec l'Intelligence Supreme de son vaisseau ne sont pas toujours simples à saisir. A partir de l'épisode 3, un one-shot reposant sur un concept complètement génial, on rentre un peu plus dans la série et le final en trois parties est déjà un peu plus facile d'accès avec quelques explications qui arrivent enfin. Mais bon, ça reste pour les amateurs de séries perchées (moi-même je n'ai rien contre ce genre de séries, mais là j'ai eu du mal à rentrer dedans).
Midas et Oubliette sont des personnages vraiment réussis quant à eux. Le méchant est totalement fascinant, charismatique, cinglé et mégalo à souhait. Morrison a vraiment du talent pour créer de bons méchants et il le montre une fois de plus ici. J'ai bien aimé aussi tout le lien qu'il fait avec les 4 fantastiques, leur rapport élémentaire et aux rayons cosmiques, c'est très malin et ça offre une forme finale du docteur Midas absolument folle. Oubliette est très sympa aussi, son histoire révèle bien la folie de son père et je l'ai trouvée globalement très bien écrite.
On appréciera aussi les similitudes entre ce Marvel Boy et les débuts du Captain Marvel, les deux ont les cheveux blancs et le costume vert-blancs et commencent leurs aventures seuls sur Terre. Bon, les similitudes s'arrêtent là, mais ça me semblait intéressant à noter.
Aux dessins, J.G. Jones fait franchement du bon boulot. Son trait est réaliste, précis et percutant et ressemble un peu à celui de Hitch. Du coup on a le droit à moult scènes impressionnantes et spectaculaires, renforcée par une colorisation informatique très début 2000 mais qui colle bien à l'univers de science-fiction de la série. Y aussi pas mal de bonnes idées de mises en pages, sûrement sous l'impulsion de Morrison, et ça colle bien à la folie de la série.
Au final une série hyper étonnante, hyper étrange, assez unique en son genre. C'est une lecture sympathique, quoique exigeante, et ce n'est pas, à mon sens, ce que Morrison à fait de mieux. Ça reste à lire pour ses concepts complètements dingues, ses personnages fous, les bons dessins de J.G. Jones et pour l'épisode 3 qui repose sur une très bonne idée.