Onslaught, la grande saga des X-Men voyant Xavier devenir un véritable monstre sans scrupule, s’était terminée par le sacrifice des plus grands héros de la Terre, les Avengers et les Fantastic Four. Avec Heroes Reborn, on découvre qu’ils ont tous survécu et vivent une nouvelle vie sur une nouvelle Terre, sans aucun souvenir de tout ce qu’ils ont déjà vécu par le passé, sans aucun souvenir de tous les liens qui les unissent. Éditorialement, cette « coupure » d’un an, marque le retour des expatriés d’Image Comics, Jim Lee, Rob Liefield ou encore Whilce Portacio.


A la fin de l’année 1996, Marvel crée l’événement en confiant ses plus grands héros à Jim Lee et Rob Liefield, des artistes superstars qui ont quitté la Maison des Idées avec fracas pour fonder Image Comics. Les Avengers, les Quatre Fantastiques et Fatalis sont supposés avoir péri à la fin d’Onslaught, mais l’on découvre qu’ils ont en fait été transportés dans un univers parallèle. C’est là que Captain America, Iron Man et consorts vont « renaître » et voir leurs aventures remises au goût du jour, dans un mélange de classique et de modernité. Retrouvez dans ce volume toute l’extravagance de cette période restée unique chez Marvel.

(Contient les épisodes Heroes Reborn (1996), Captain America (1996) #1 à 12, Avengers (1996) #1 à 12, Fantastic Four (1996) #1 à 12, Iron Man (1996) #1 à 12 et Incredible Hulk (1968) #450)


Bon, je vais commencer par les graphismes. C’est clairement, ce qui me faisant le plus peur en me lançant dans ce gigantesque pavé ! Jim Lee, Rob Liefeld, Whilce Portacio, Ian Churchill… A chaque nom, des sueurs froides et le cœur qui s’emballe… de peur. Pas de surprises, ni bonnes, ni mauvaises. Je m’attendais à souffrir, et j’ai souffert durant 1300 pages…


Là où dans les autres tomes où il y a une chorale d’artistes je cherche celui qui dessine le mieux, qui me parle le plus, là ce fut l’inverse. Quel serait le pire dessinateurs à mes yeux, celui qui allait me faire complètement craquer. Un véritable supplice de voir autant de muscles et de testostérone à chaque page, dans chaque case. Une surenchère qui fait mal aux yeux. Je m’attendais, à la fin du tome de me retrouver avec des personnages sans visage, les yeux cachés derrière leurs pectoraux. Je caricature, mais c’est tellement du n’importe quoi cette période.


Et que dire des femmes… C’est assez affligeant de voir l’image que l’on avait d’elles au cœur des années 1990. Entre celles qui sont à moitié à poil, et celles qui se retrouvent avec une poitrine donnant des complexes à Pamela Anderson mais avec une taille à peine plus large que mon petit doigt. On critique les Barbies et leurs proportions, mais là, on touche le fond.


Tout n’est pas affreux, graphiquement, dans ce pavé, quelques noms se démarquent un peu, mais ne signent que un ou deux épisodes.


Mais alors au niveau des intrigues, dans quoi ces « grandes stars » allaient nous embarquer. Je ne savais absolument pas dans quoi j’allais m’embarquer. Un Captain America « endormi » et pensant vivre une vie de famille avec une femme et un fils s’avérant être des robots. Un Iron Man qui porte l’armure alors que celle-ci à tuer un de ses amis lors du premier test, un Thor trouvé congelé, un Hawkeye qui cache son visage, ou encore Wanda sans jumeau mais fille de l’Enchanteresse.


On sent qu’en plus de mettre des muscles partout, Jim Lee et consorts s’amusent à revoir certaines origines pour les héros emblématiques de l’univers Marvel. Mais certaines choses ne changent pas, comme les pouvoirs cosmiques lors d’un incident dans l’espace des Fantastic Four, la transformation de Bruce en Hulk suite à un sacrifice, le fait que Loki soit responsable de la création des Avengers ou encore la soif de pouvoir de Fatalis.


Il n’y a pas véritablement de fil rouge, si ce n’est le grand final avec l’arrivée de Galactus et le rassemblement de tous les héros, de toutes les séries. Beaucoup d’intrigues proposées me donnent l’impression de n’être qu’un prétexte pour nous proposer les version « Rebornisés » de nombreux héros et méchants de l’univers Marvel, et ainsi permettre aux artistes de « s’éclater » graphiquement.


Si je les prends une à une, la série qui m’a le moins intéressé c’est celle sur Iron Man. Concrètement, il ne s’y passe rien. Elle ne sert, au final, qu’à nous présenter ce nouveau Tony Stark, celui qui est le moins impactant, à faire apparaître Hulk, et à rallonger les intrigues rassembleuses.


Les Avengers joue sur la surenchère de personnages, qu’ils soient gentils ou méchants. C’est un véritable défilé. Ce n’est clairement pas l’équipe le plus importante ici, elle sert plus à boucher les trous derrière les Fantastic Four. Véritable titre moteur de Heroes Reborn. C’est un peu toujours grâce à Reed que les solutions viennent, et Susan est un peu, totalement, le seul personnage féminin véritablement impactant sur toute cette année.


Reste le titre Captain America. Peut-être le titre qui m’a le plus intéressé, de par le mauvais traitement que le gouvernement, le S.H.I.E.L.D., Nick Fury ont pratiqué à son encontre. Mais également de par les intrigues, j’ai beaucoup aimé l’arc sur le Parti Mondial, nouvel ordre nazi, ou encore celle avec les Serpents. Deux intrigues très fortes qui pointent le racisme latent aux États-Unis sous couvert de patriotisme. Clairement le plus grand fléau de ce pays depuis toujours.


Bref, ce n’est pas mauvais, mais ce n’est clairement pas exceptionnel non plus. On sent clairement, et c’est même dit, que le projet est purement marketing. Ce ne sont pas les histoires qui doivent faire vendre, mais les noms qui sont derrière. Mais on a beau être une « star » des comics, si on propose des histoires juste pour s’éclater, sans véritable fond, et bien on propose quelque chose de très moyen, n’apportant pas grand-chose, et dont on ne retient rien. Écrire, dessiné un comics, ce n’est pas s’amuser tout seul dans son coin. C’est s’amuser, certes, mais pour divertir les gens. Là, personnellement, j’ai eu l’impression de lire un délire de potes égoïstes, se foutant royalement du final. Des moments sympathiques, certaines intrigues plaisantes, mais un pavé qui reste sur l’estomac.

Romain_Bouvet
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le 4 sept. 2022

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