La première apparition du vénéré Joker chez Scott Snyder dans « Deuil de la Famille » a marqué les esprits de par son cynisme et sa terreur faisant de ce nouveau Joker, l’un des meilleurs de l’univers Batman. Que ce soit dans les comics, dans les films ou dans les séries, rarement un Joker aussi terrifiant n’avait existé (peut-être Heath Ledger).
Son retour dans la série se devait grandiose et terrible si Scott Snyder ne voulait pas décevoir.
Qui l’eut cru… Snyder nous a pondu là l’affrontement ultime. La confrontation finale qui allait mettre un terme aux conflits entre le justicier et son pire ennemi. Ce tome est épique ! Toute la première partie mettant en scène le plan diabolique du Joker, se clôturant par un combat d’une violence inouïe est sublime. On a presque l’impression d’être dans un film tellement c’est épique. Scott Snyder l’avait dit, il voulait faire de son Batman, une œuvre pas particulièrement intelligente dans le fond, mais foutrement divertissante. Mascarade est le summum de son œuvre.
Et Greg Cappulo est toujours aussi génial au dessin.
Ce n’est pas forcément l’un des Batman les mieux écrits, mais une chose est sûre, on est pris dans ce tourbillon de violence qui ne semble pouvoir s’achever que par une chose : la mort.
Cependant, si la première partie du tome nommée « Fini de jouer » est dantesque, la seconde intitulée « L’homme pâle » peine à me combler. Il faut dire, passer d’une confrontation finale grandiose à un récit digne d’un thriller tournant autour du mythe du Joker sans action, c’est pas une très bonne idée. Et puis c’est James Tynion IV à l’écriture, et j’accroche pas du tout à son style. Ce qui m’exaspère chez lui, c’est qu’il cherche constamment à rendre le récit plus sombre avec des détails et plein de descriptions qui finissent par rendre les bulles de dialogues trop grosses. Et bizarrement, quand Tynion IV écrit, Cappulo n’est plus au dessin. Ainsi, l’histoire de Tynion se divise en cinq chapitres chacun dessiné par un gars différent. Si certains arrivent à conserver l’esprit thriller que s’efforce de donner Tynion, d’autres comme Sam Kieth ne font aucun effort pour respecter les traits de visages des personnages et nous donnent de véritables brouillons très moches ne rendant aucunement le Joker flippant comme le faisait Cappulo.
La première histoire de Tynion est donc ultra pas intéressante. La seconde en revanche, est vraiment sympa. C’est l’histoire d’un gars qui a malgré lui à attiré la sympathie du Joker qui va en faire son unique ami. Cette fois-ci, le récit est vraiment terrifiant et le dessin est à l’œuvre. Joker en ennemi, ce n’est pas très cool, mais l’avoir en ami semble encore plus terrible surtout quand celui-ci n’apprécie guère votre mariage ou votre « autre » meilleur ami. Bref, cette histoire toujours de Tynion est cool et clôture bien le tome par une planche finale flippante.
Ce tome est donc relativement sombre et violent. Scott Snyder s’est donné à fond pour faire de cet affrontement final, un grand moment d’action et y arrive parfaitement. Y a pas à dire, c’est vraiment le meilleur tome qu’à fait Scott Snyder. C’est juste dommage que Tynion passe derrière.