Endgame, la fin du jeu. Et oui, tout se finit ici quelque part, puisque Snyder nous offre désespéramment la fin de Batman avec un arc particulièrement médiocre. Premièrement, nous sommes après Batman Eternal, ce qui n'est pas forcément agréable pour le lecteur. En effet, cela signifie que Julia, la fille d'Alfred est venue prêter main forte à son père, que le Manoir Wayne est devenu le nouveau lieu de vie des résidents de l'Asile d'Arkham, que Batman a déménagé dans le centre-ville et qu'il a de nouveaux alliés (Duke Thomas, Bluebird, Nightwing devenu Grayson).
L'année Eternal s'achève ici et déjà une des révélations tombe à l'eau si ce récit ne nous a pas plu ou s'il est inconnu.
L'histoire est la suite de Death of the Family, en passant par Zero Year. Le Joker, Némésis de Batman apparu en même temps que lui, sous le masque du Red Hood, revient se venger de Batman. Dans Death of the Family, le Joker avait mis en avant sa relation amoureuse avec le Batman, ici il décide de mettre fin à cette relation et de se laisser aller à la haine.
Et pour cela il contamine une énorme partie de la ville et … C'est tout ? Je ne vois vraiment pas la spécificité de la menace du Joker ce coup-ci, sinon qu'il serait impossible de guérir ce virus. On a donc un unième danger du Joker, mais celui-ci sans saveur avec une menace générale bien connue. Un danger qui menace toute la ville ? On connaît déjà cela avec Zero Year qui vient d'être publié alors.
Le récit tombe largement dans le sur-naturel avec l'idée d'une source de liquide rendant immortel. Le Joker serait alors vieux de plusieurs siècles et s'en prendrait à Gotham depuis cette époque, récit qui s'oppose avec les origines du Red Hood de Zero Year. Batman est alors questionné : le Joker est-il vraiment immortel ? Depuis quand ?
Cette question, la seule à avoir un peu d'intérêt dans ce récit tombe vite à l'eau en étant traité ponctuellement, juste de quoi maintenir la lecture mais rien de plus.
Le récit principal reste l'opposition entre les deux ennemis à grand renfort d'exagération du côté du Joker : coupage de main, Justice League contaminé (la JL est donc moins forte que le Joker, sympa), ville folle, char, explosifs, etc.
Snyder essaye de montrer le Joker comme un fin génie mais il n'y parvient pas, donnant juste un sentiment de chaos et non de folie.
Tout est superficiel, tout est dans l'excès et la narration est souvent bordélique.
Les Out of Character sont légions, Bruce comme Alfred n'étant désespérément pas maîtrisés par Snyder, pas plus que les ennemis de Batman, venant lui filer un coup de main au risque d'y laisser leur peau (sérieusement !).
Exagération partout, avec des thématiques déjà usées par Snyder lui-même depuis la Nuit des Hiboux (Gotham comme une entité à part entière, le rapport à la mort, la malédiction de Batman).
Graphiquement Capullo livre un travail honnête, digne de sa maîtrise mais loin d'être grandiose. Aucune planche ne restera longuement en tête et là encore c'est vite superficiel.
C'était certainement cet arc qu'il fallait lire pour comprendre que Snyder sur Batman, c'est fini !
Dommage, au vu de ses talents en nécromancie, l'auteur continue encore à œuvrer dessus.