Histoire touchante mais impersonnelle.

L'oeuvre de Spegelman est un magnifique projet mais qui, selon moi, a de gros défauts. Le projet est superbe et très intéressant et a le mérite de présenter un séquence de l'Histoire contemporaine primordiale; étant historienne, je ne pouvais pas ne pas lire cette BD.
Cependant, de nombreux éléments m'ont perturbées, je pensais pouvoir m'y habituer mais ça n'a malheureusement pas été le cas.
Le premier élément qui m'a dérangé, c'est la syntaxe et la formulation des dialogues: j'avais très très souvent l'impression d'être face à une mauvaise traduction, et c'est peut être le cas. Ainsi, les dialogues, qui sont essentiels et centraux à l'histoire, me semblaient à côté de la plaque.
Le deuxième élément est sans doute la présentation ethnique des personnages représentées par des animaux. L'idée est bonne et intéressante mais elle empêche toute identification aux personnages: on confond les personnages de façon constante.
Maintenant, je me doute que l'auteur a choisi ce concept pour illustrer la pensée stigmatisée et raciale de l'époque mais cela, malheureusement, donne l'impression d'avoir des personnages froids et légèrement antipathiques. Je me rends, toutefois, compte que l'auteur à voulu utiliser cette approche là afin d'expliquer ses sentiments envers son histoire familliale : sentiments mitigées entre l'amour de sa famille mais aussi le malaise présent à mettre en lien avec la mort de sa mère et le malheur de son père malgré le fait qu'ils aient survécu.
En dernier lieu, je critiquerai le dessin. C'est simplement personnel mais le graphisme ne m'a réellement pas plu dans l'ensemble. Je trouve les dessins trop grossiers, ça manque d'ombre et de nuance entre le noir et le blanc.

En dehors de la formulation et la syntaxe des dialogues, je sais que cette critique est purement personnelle et je prends en compte le travail et projet incroyable accompli par l'auteur. Maus reste, malgré ces critiques, une BD essentielle qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie.