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Le petit Pablo d'avant le grand Picasso, c'est un jeune andalou court sur pattes qui découvre la France à 19 ans au moment de l'exposition universelle de 1900. Avec sa bande de copains et quelques muses rencontrées sur les bords de Seine, Pablo tire le diable par la queue dans des chambres de bonnes crasseuses. Indéfectible optimiste, il connaît un premier succès en 1901 lorsque ses œuvres sont exposées dans une galerie prestigieuse. Mais sous l'influence du poète Max Jacob, Picasso radicalise son œuvre et s'écarte volontairement des standards commerciaux de l'époque, quitte à se retrouver sans le sou. Artiste maudit, il est hébergé quelques temps chez Jacob avant de retourner à Barcelone. L'album se termine alors que Picasso, revenu à Paris, s'installe à Montmartre et rencontre celle qui sera sa première compagne, Fernande Olivier.

Raconter l'ascension de Picasso à travers le point de vue de Fernande est un postulat de départ intelligent. Celle qui fut à la fois l'amante, le modèle et la victime du peintre porte sur lui un regard distancié et critique sans jamais tomber dans l'idolâtrie. Autre point intéressant, le fait que, dans ce premier tome, l'on comprenne à quel point la poésie a joué un rôle majeur dans l'évolution du travail de Picasso. D'artiste plutôt léger et à la mode, il va être profondément influencé par ses lectures poétiques au point de préférer, par conviction, vivre à la marge, loin des convenances de son époque.

Graphiquement, Clément Oubrerie a d'abord choisi de travailler au fusain sur de grands formats (chaque case est réalisée individuellement dans un format A4 !) avant d'ajouter l'encrage et l'aquarelle. Le résultat est superbe et surtout le dessinateur a su retranscrire à merveille le Paris du tout début du 20ème siècle.

Un album très réussi qui vaut autant pour la précision des éléments biographiques que pour la qualité du dessin.
jerome60
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le 27 juin 2012

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