On attaque l'arc qui m'avait réellement emballé pendant le DC Rebirth. Si la parution vf trahit l'intention de l'auteur en enlevant la juxtaposition des deux arcs, je ne m'en plains pas non plus outre mesure tant j'avais accroché à la période présent et été rebuté par la période year one lors de la parution kiosque.
Le tour de passe-passe de Rucka pour maintenir la continuité news 52 est essentiel à son histoire tout en étant la partie la moins intéressante de l'album (un peu comme JMS dont le point de départ de l'Odyssée permettait des choses folles, mais finalement l'explication n'était pas centrale). Ici on traite surtout d'une crise existentielle, où se croisent vieilles connaissances perdues de vue (Minerva, Trevor, les deux étant fortement repensés avec talent), souvenirs et espérances, et pour Diana il s'agit de prendre un nouveau départ, de repenser sa vie et ses relations.
Malgré tout, le rythme est effréné, mené tambour battant au rythme de l'opération militaire du brave Steve Trevor. Au programme, la mise à mal d'une divinité machiste, la destitution d'un chef de guerre en Afrique et la libération des femmes de leur malédiction sociétal ou magique. Un récit juste en tout point, qui fait des choses simples mais les présente à la perfection. L'enrobage du duo Liam Sharp / Laura Martin est à couper le souffle, d'une beauté renversante, d'une fluidité incomparable. Graphiquement, tous les personnages, tous décors, tout a de la gueule, c'est assez fascinant.
Enfin je dirai que relire ce tome après avoir dévoré les Greg Rucka présente Wowo montre assez que le scénariste a réellement voulu attaquer le personnage sous un nouveau angle, mettant en avant des points qu'il n'avait pas traité auparavant, bien qu'il ramène au passage un de ses personnages laissés de côté lors de son précédent run à cause des crossovers.
Un incontournable des récits de l'héroïne à mon sens.