Mariko Tamaki, après plusieurs années passées à faire des boulots de commande chez les éditeurs de super-héros avec des résultats assez aléatoires (on garde en mémoire la purge absolue qu'était Hunt for Wolverine: The Claws of a Killer), revient à ce que, à mon sens, elle maîtrise le mieux : le roman graphique. Elle avait déjà fait l'excellent Cet Eté-là en 2014, et avec Mes Ruptures avec Laura Dean elle est de nouveau au meilleur de sa forme.
Pour faire simple, cet album raconte la relation compliquée entre l'héroïne, Freddy, et une certaine Laura Dean. Grosso modo, Laura est autocentrée et manipulatrice, et passe son temps à tromper Freddy puis à revenir vers elle la bouche en cœur. Situation qui fait souffrir notre héroïne, mais elle n'arrive pas pour autant à arrêter d'aimer Laura.
L'histoire est fort agréable à suivre, mais c'est avant tout grâce au niveau démentiel de Rosemary Valero-O'Connell. C'est définitivement une artiste à suivre, et ce qu'elle fait sur cet album est tout bonnement magnifique. Le trait est hyper élégant, les persos super expressifs, et sa maîtrise de la mise en page, du cadrage, est tout bonnement incroyable. C'est superbe, ça fourmille d'idées excellentes, de mise en pages somptueuses et malignes. C'est hyper classe et moderne, ça renforce à fond la dramaturgie de chaque scène... C'est vraiment époustouflant. J'aime beaucoup également la colorisation avec les deux trois valeurs de gris et un rose assez vif, ça rend là aussi extrêmement bien.
Et grâce à cette mise en scène au petit oignon, le récit est vraiment porté à un tout autre niveau et ça devient incroyable à suivre. Une histoire de romance adolescente hyper bien menée, qui en plus à l'avantage de s'intéresser à la rupture, aux amours toxique et ce que ça demande d'être un·e bon·ne ami·e plutôt qu'à l'habituelle naissance d'une idylle.
Bref, une excellente BD que je recommande chaudement.