Relire un manga d'enfance n'est pas toujours une déception
En grandissant, les goûts changent, s'affinent, et on devient souvent plus critique. Pas étonnant alors que la majorité des redécouvertes, quand on met de côté l'aspect nostalgique, se concluent par un "ce n'était que ça ?". Mais pas toujours, et pas ici, car parfois on se souvient de pourquoi on aimait, voir même on découvre de nouveaux aspects plaisants. Et plutôt que de toujours chercher une qualité objective dans des livres d'étude, on se surprend parfois à aimer ce qui n'est "que ça", "qu'un shojo de collégienne". Car oui, ce n'est que ça. Alors pourquoi c'est bien ?
C'est vieux, maintenant un peu kitsch, souvent cliché et presque toujours absurde, difficile de le nier. Mais l'histoire est menée avec humour, un dessin très shojo mais aussi très agréablement léger, un récit qui ne traîne pas en longueur, tout passe très bien. Si l'histoire peine à tenir debout, c'est dans un développement des personnages, de leurs relations, et dans l'exploitation volontaire des clichés (souvent tournés second degré) que ce manga tient sa force. Les personnages sont très jeunes, alors on tolère leur stupidité passagère, car s'ils font des erreurs, c'est pour apprendre, grandir et finalement faire de bons choix. On suit un petit groupe de personnages qui sont loin d'être parfaits, reconnaissants tous leurs défauts respectifs à un moment ou à un autre, et essayant de s'améliorer sans perdre leur identité. Ils tirent en six tomes de jolies conclusions sur la vie et l'amour, sur un ton léger. Et nous, lecteurs, bien qu'on soit également conscient de leurs défauts, on s'attache sans vraiment chercher de raison, sans doute parce qu'au fond on les comprend, et qu'on est un peu comme eux.