Missy est la star d'un cabaret où elle se produit, les clients viennent en masse pour admirer son déhanché et ses courbes plus que généreuses. Mais si dans la boite, Missy est une déesse que les hommes s'arrachent, en-dehors, c'est une "grosse" seule et abandonnée de tous. Les amants d'un soir qui l'abandonne au petit réveil ne lui suffisent pas pour oublier sa solitude et Missy cherche plus que tout à être aimé.
Tel est le récit poignant de Hallain Paluku, mis en dessin par un Benoit Rivière grandiose.
On remarque tout de suite le style graphique : tout en arrondi mais surtout, sans visage. Les courbes sont très présentes, tout le temps, et les angles de caméras savent capter comment deux traits peuvent être séduisants. Véritable travail d'orfèvre, Missy est surprenant de par son style graphique, arrondie, calme, mais surtout déshumanisant au possible. Et pourtant, de par la mise en scène, ces personnages sans visages et presque sans personnalité graphique se retrouvent diablement touchant.
Missy émeut comme peu de récit en son capable et immédiatement on se prend d'affection pour cette pauvre Missy qui ne demande qu'une chose, simple au possible : être aimé.
On parle souvent de "roman noir" pour faire référence à un roman policier dans un cadre noir. C'est devenu presque une évidence qu'un roman noir est forcément un policier. Pourtant, Missy nous montre une romance noir, un drame romantique noir.
Missy c'est de la cruauté en barre, Paluku maîtrise parfaitement son histoire, nous touche totalement avec et finalement nous fend le cœur.
Je pèse mes mots : Missy est un chef d’œuvre car cette BD n'aurait pu être autrement, sa perfection est présente, le projet est parfaitement abouti, parfaitement touchant.
Missy est une BD qui demande à être lu, à être aimé sans vergogne.
Je le recommande chaudement à tout être humain.
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