Nautilus est une série dont on m’avait offert le premier tome. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en entamant ma lecture. J’y avais trouvé une aventure captivante construite autour de personnages charismatiques. J’étais donc curieux de connaitre la suivre de cette histoire aux enjeux prenants. C’est dans cet état d’esprit que je me suis plongé dans le second opus intitulé Mobilis in mobile.
L’histoire se déroule en Inde à la fin du dix-neuvième siècle. Kimball O’Hara se voit accuser d’un attentat ayant eu lieu dans le port de Bombay. Son seul espoir de prouver son innocence et de désamorcer les tensions géopolitiques nées de cet événement est de mettre la main sur le contenu d’un coffre-fort situé dans une épave au fond de la mer. Pour cela, seul un submersible est capable de s’enfoncer aussi profondément : le Nautilus. Le premier tome contait la quête, réussie, de Kimball pour libérer le concepteur du sous-marin en question, le capitaine Némo.
Ce second tome est construit autour du personnage de Kimball et de sa relation avec Nemo. Le binôme ne vit pas dans une parfaite harmonie. Il s’agit de deux personnalités fortes qui ne sont pas maîtres dans l’art de concession et du compromis. Cela donne lieu à des échanges intéressants et offre une certaine épaisseur à la trame. En effet, deux personnages plus lisses auraient pu faire de cette « croisière » un voyage sans aspérité. La qualité du casting est incontestablement un atout de la lecture de cet album.
Kimball voulait trouver Nemo pour accéder à un coffre-fort. C’est ce périple que nous conte ce second tome. On suit le trajet sous-marin des deux personnages sur la cinquantaine de pages qui composent l’album. Evidemment, il ne s’agit pas d’un long fleuve tranquille mais on peut néanmoins regretter la linéarité de la narration. Certes, des rebondissements et quelques événements « agrémentent » leur voyage mais cela n’est pas suffisant à mes yeux pour rendre l’intrigue excitante et pleine de suspense. Finalement cet ouvrage semble être une transition entre l’installation des enjeux du premier tome et le dénouement qui lui succèdera dans l’opus suivant. Mobilis in mobile est finalement la rencontre et la présentation avec le capitaine Nemo. Elles valent le détour mais il est dommage que le scénario en reste là.
Côté dessin, le trait de Guénaël Grabowski offre de jolies planches. Le parcours mené par le Nautilus est agrémenté de nombreux rebondissements dangereux que la capacité du dessinateur met en valeur. La capacité à changer d’échelle ou à varier les angles de vue génère un dynamisme certain qui enrichit la lecture. Le détail de ses décors donne vie au submersible. Le travail sur les couleurs de Denis Béchu est la dernière touche qui fait de chaque page un vrai plaisir pour les yeux et un atout certain pour l’histoire.
Pour conclure, j’ai trouvé ce deuxième tome intéressant. Malgré mes quelques réserves sur la densité de l’intrigue, je trouve l’histoire bien structurée. J’ai retrouvé les personnages avec plaisir et me suis aisément laissé porter par les événements. Le dépaysement autant dans l’espace que dans le temps s’avère efficace et agréable. Je suis curieux de découvrir la suite dans le prochain opus intitulé L’Héritage du capitaine Némo. Mais cela est une autre histoire…