Tout en noir et blanc avec une pointe de rouge, pas de cases bien rangées, ici le dessin est libre, libre de s’exprimer sur toute une page s’il le faut, ou bien en une multitude de scénettes. L’histoire m’a beaucoup touché, mettre des mots sur des maux n’est jamais chose aisée. Navie nous fait partager son vécu de femme obèse. Insidieusement les kilos se sont accumulés arrivé à l’âge adulte, elle nous parle d’hyperphagie et je découvre que manger peut devenir la réponse inadaptée à tout ce qui te stresse dans la vie. Un double se forme, un double en poids qui vient peser sur tous les gestes de la vie et qui bien entendu va finir par la mettre en danger, être dans la case obésité morbide, ça fait peur, rien que le mot morbide Brrrr j’en ai des frissons. Navie cache pourtant bien son jeu et l’image qu’elle renvoie au monde est bien éloignée de son ressenti. Une jeune femme ronde, pulpeuse, dynamique avec un jeune enfant, un compagnon qui l’aime et un travail épanouissant, on pourrait croire que tout va bien non ? J’ai beaucoup aimé cette partie ou elle refuse la réalité, ou tant que les examens sont bons tout va bien, quelle belle faculté à se leurrer. Et puis un jour, le déclic arrive et elle décide de reprendre la main sur sa vie et sur son corps. Il y a des passages douloureux et très émouvants mais surtout vrais, ce qui fait la qualité de ce récit c’est sa sincérité. Tout au long j’ai eu l’impression de déjà vu dans de nombreuses situations et oui moi aussi je dois confesser un surpoids alors forcément, ça te parle, ça vient te chercher et te titiller aux entournures. Un beau récit sous forme de confession intime soutenu par l’excellent coup de crayon de l’illustratrice qui fait là un travail remarquable notamment pour faire ressortir les démons et les émotions, quel talent ! Pour toutes celles et ceux qui veulent entreprendre ce chemin qui va vers l’acceptation de soi, pour aller mieux, pour se voir différemment, ce bel album restera un témoignage positif sur lequel s’appuyer lorsque l’on décide de changer … Bonne lecture.

Lalitote
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le 27 sept. 2018

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