Professeur Moriarty. Figure du diable, enfant terrible menant à mal le parcours de Sherlock Holmes. De ce héros, de ces deux personnages, j’avoue n’en connaître que des bribes. Ma seule lecture d’un ouvrage d'Arthur Conan Doyles se résume au Chien des Baskerville ; roman où Moriarty est encore absent. Seule la série de Steven Moffat et Mark Gatiss, intitulée Sherlock me sert de base, de réceptacle à idées concernant celui qu’on affuble de termes tels que psychopathe ou sociopathe.


Un manga à propos de Moriarty ?
D’un méchant ? D’un coquin doté d’une intelligence hors norme ?
Je sautille, je dis oui, me voici!


William et Louis, ils sont deux. Orphelins. Marmots largués aux mains étrangères. Curieux bambins au coeur d’une plèbe illettrée. Ce sont leurs connaissances qui assurent l’extraction à la misère. Albert. Aîné de la famille Moriarty se prend d’affection pour les compères, leur offre une présence, une place à sa demeure - devenir une famille. La main tendue n’est pas blanche d’innocence. Pacte que signent les trois. Haine vorace, haine partagée qu’ils projettent et usent. La première partie du manga présente les racines du personnage, tend à démontrer la formation de celui qu’on connaît adulte. Pas un fou. Pas un mégalo aux volontés destructrices. Juste une idée, une détermination de base bienfaitrice.


Ville et campagne. Richesse et pauvreté. Le manga instaure des différences, creuse les fossés, tend à démontrer toute l’animosité de William à l’encontre d’une strate qu’il méprise ; la noblesse. Prenant vie au coeur du XIXe, les différences sociales en Angleterre sont grandes, calamiteuses. Richesse ponctionnant le plus pauvre, l’abreuvant de boue. Des riches, il souhaite la punition.


La seconde partie du manga présente un bond dans le temps, une ellipse de treize années. Les trois frères ont abandonné la ville pour la campagne ; Durham. Commencent alors les manigances de William, cette volonté d’éradiquer les gredins. La punition est son mot. Abattre le couperet à la nuque des voleurs, tricheurs, menteurs. William, représenté sous des traits doux, parfois séducteur jamais hystérique. A plusieurs reprises, un tableau de William Blake est crayonné, celui appartenant à la série des Grand Dragon Rouge. Un fait qui m'interpelle, me réjouit. Bonheur de voir de l’art entre les pages d’un ouvrage de fiction. La toile fait alors écho aux paroles de William, de celui qui se veut en lutte contre la médiocrité, contre le diable incarné de nobles embourbés à leurs médisances.
Un sauveur.


Les regrets se figent sur une impression de lecture trop rapide. Des informations qui valsent. Des détails qu’on ne prend pas le temps de mener. Je m’ouvre seulement aux mangas, y connaissant de nombreux titres mais en ayant lu que très peu pour le moment. Peut-être que cette rapidité est propre à chaque série, comme c’est parfois le cas avec les bd’s qui exposent le minimum d’un scénario, ayant la contrainte du nombre de pages.

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le 29 juin 2018

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