Toujours aussi beau

Dire que le premier tome d’Elektra n’était franchement pas folichon est un euphémisme. Nous avions le droit à une intrigue plus que classique, peu innovante, n’apportant rien de spécial à la mythologie de la belle tueuse grecque. Mais alors pourquoi persister avec ce deuxième tome, si je n’ai pas plus aimé que cela me direz-vous ?
Michael Del Mundo ! Le dessinateur philippin m’a émerveillé sur le premier tome avec un travail somptueux, onirique et si poétique. Un régal pour les yeux assez unique, qui justifie à lui seul l’achat de ce deuxième tome !

Depuis sa dernière mission, Elektra se trouve dans une situation des plus délicates : la Guilde des Assassins souhaite sa mort. Pire encore, la redoutable Lady Bullseye semble en faire une affaire personnelle. Et pour ne rien arranger, une terrible menace resurgit du passé…
Suite et fin des aventures d’Elektra par Haden Blackman (Batwoman), accompagné au dessin par Alex Sanchez (Buffy the Vampire Slayer) et Michael Del Mundo (Guardians of the Galaxy).
(Contient les épisodes #6 à 11)

Et dure est la chute, d’entrée ! Puis que les deux premiers épisodes sont l’œuvre d’Alex Sanchez, et nous sommes loin, très loin, trop loin des traits de Michael Del Mundo ! C’est imprécis, vide, sans rythme et pas vraiment joli… Grosse claque pour démarrer. Heureusement le tire est rectifié sur les trois derniers chapitres avec le retour du génie.
Mais si cela est toujours très joli, je ne retrouve pas la magie, la poésie du premier tome. Si quelques cases ravivent cet aspect onirique, et de bien belles façons, on a l’impression que le scénario d’Haden Blackman prend le pas sur les dessins, forçant Mickael Del Mundo à rentrer dans les rangs. Cela reste très beau, magnifique de temps en temps et l’artiste nous offre quelques cases artistiques de haute volée qui nous en mettent plein les yeux.

Ces six derniers chapitres prennent la suite du tome précédent. Elektra à sauvé Cape Crow mais elle est obligée de fuir en compagnie de Kento, fils de Cape Crow et de l’Intermédiaire, car la Guilde des Assassins est bien décidée à se débarrasser de tout ce petit monde !

Les assassins défilent, alors que notre petit groupe traverse le monde. Elektra enchaînant les combats. Mais s’il se passe beaucoup de choses, on a l’impression qu’il ne se passe rien en même temps ! Beaucoup de combats, des ennemis qui s’annoncent terriblement puissant comme la version upgradée de Lady Bullseye, mais qui au final est expédiée de façon encore plus expéditive. Ne parlons donc pas des autres envoyés de la Guilde…

Quelques surprises, comme le retour, une énième fois, d’un ennemi d’Elektra (cela dit, je suis ravi de ce retour) bien qu’il semble déjà avoir un peu de plomb dans l’aile), ou encore l’identité du chef de la Guilde des Assassins et du charisme qu’elle dégage malgré… malgré… malgré tout.

On sent que la nouvelle politique de Marvel, à savoir transformer en mini-série, des titres qui ne fonctionnent pas, a de bons et de mauvais côtés. Certes on a le plaisir de finir sur une fin et non sur un épisode en suspend, mais on a aussi le sentiment que le scénariste expédie un peu son intrigue pour justement pouvoir arriver à cette fin. Et malgré le classicisme de cette série Elektra, les éléments placés petit à petit dans ce second tome, me donnaient envie de continuer l’aventure.

Bref, un second tome plus homogène dans sa qualité globale. L’écart entre le scénario et les dessins diminuant significativement. Si Haden Blackman est resté dans le classique avec la belle Elektra, ses histoires n’étaient cependant pas dénuées d’intérêt. Et graphiquement, ce premier essaie de Michael Del Mundo sur une série régulière est plus que réussie !