Le second tome du "combat ordinaire" de Lou (c'est moi qui fait le parallèle, mais quelque chose m'a sauté aux yeux cette fois, un lien fort entre la lucidité dépressive de Manu Larcenet et la pré-adolescente triste de ces pages...) voit Julien Neel passer la vitesse supérieure : entre un graphisme, souvent superbe, qui "décolle" sans rien perdre de sa fraîcheur, et une attention approfondie, loin des clichés de la littérature "enfantine", Lou est une série qui a mûri. On aimera ici la jolie chronique, jamais naïve, souvent juste, de la découverte de la campagne - les incontournables vacances chez grand-mère -, et la manière très sûre dont Julien Neel laisse ses personnages respirer, exister pleinement sous nos yeux, sans céder à la facilité asphyxiante du gag à tout prix. Décidément, ma fille a bien de la chance d'avoir Lou pour lui tenir compagnie... [Critique écrite en 2008]