Le Multiversity de Grant Morrison avait été un vrai plaisir à lire, à parcourir. Une mise en lumière de la richesse des différents mondes qui fond l’univers DC. Je n’espérais qu’une chose, que DC se décide à mettre à l’honneur les différents mondes mis en avant dans le récit dans d’autres miniséries. C’est chose faite avec ce Multiversity présente Terre-X.
Dans le Multivers, parmi les 52 Terres parallèles, certaines ont connu une histoire radicalement différente des autres. Sur Terre-X, la Seconde Guerre Mondiale a été remportée par l’Allemagne nazie et compte ainsi la Ligue de Justice dans ses rangs ! Mais la résistance s’organise autour des Combattants de la Liberté emmenés par le charismatique Oncle Sam.
Multiversity présente Terre-X ou une plongée dans un des mondes parallèles du Multivers les plus terribles. Mis en scène par Robert Venditti (Green Lantern Rebirth, Flash) et épaulé par le talentueux Eddy Barrows (Detective Comics, Superman, Teen Titans), ils s’attachent ensemble à montrer la Terre sous le pire aspect possible, une uchronie où les plus grands héros de la planète furent acquis à la plus effroyable des causes.
(Contient les épisodes Freedom Fighters #1 à 12)
On comprend donc en découvrant le contenu de ce volume, que Urban surfe un peu sur l’impact de Multiversity. Il se serait appelé Freedom Fighters, cela passait tout aussi bien. Mais bon, on est bien dans l’univers de Multiversity, et cette minisérie de Robert Venditti fait suite à The Master Men.
Robert Venditti nous surprend rapidement en tuant l’équipe des Combattants de la Liberté, en faisant disparaître l’Oncle Sam et en nous propulsant dans le futur de Terre-X. L’occasion pour le scénariste de moderniser les personnages et le concept de l’Amérique nazifiée.
Dans ce lointain futur, une nouvelle génération, très diversifiée, de Combattants de la Liberté décide de se rassembler pour s’opposer au joug nazi qui frappe les États-Unis. Ils frappent fort d’entrée, ce qui permet à l’avatar des États-Unis, Oncle Sam de se « régénérer ». Il n’en faut pas plus pour que les nazis se sentent en danger et lancent tout ce qu’ils ont de plus dangereux et immondes aux trousses de ces nouveaux héros.
Malheureusement, alors que j’espérais que Venditti s’amuse à faire le parallèle entre les dérives de l’Amérique moderne avec ses « suprémacistes blancs » de pacotille et ces nazis juste bons à faire rire. Mais ils ne servent qu’à cela, nous faire rire. Les nazis sont devenus des caricature d’eux-mêmes et le retour des Combattants de la Liberté va les mettre à mal très rapidement.
Un récit assez classique, un façon amusante de se moquer des racistes et de leur pseudo croyance à se croire supérieurs, alors que c’est tout l’inverse. La réflexion n’est pas de mise ici, tout étant focalisé sur l’action, l’action et les combats. C’est distrayant mais cela s’arrête là. Oh, et puis, c’est toujours plaisant de revoir l’Oncle Sam taper du nazi !
Graphiquement, Eddy Barrows propose de très belles planches, d’une grande générosité. Mais j’ai toujours ce petit problème avec le statisme de l’action. Un défaut accentué avec le chapitre dessiné par Bruno Redondo qui nous en met plein la vue avec ses scènes d’action.
Bref, une lecture plaisante mais malheureusement qui n’est pas marquante. C’est très beau, c’est bourré d’action, mais il manque un peu de profondeur et de réflexion. J’avoue que j’en attendais un peu plus.