Pas d'émotion
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le 26 mars 2021
5 j'aime
My Broken Mariko est formidable tant c'est une vitrine des outils propres au manga pour en faire une histoire émouvante. Des techniques au service du sens pour peindre le portrait meurtri du deuil.
Une protagoniste normale, un décor banal, une situation ordinaire...? Pas tout à fait car il est rare d’appréhender la mort de la prunelle de ses yeux brusquement. Mais l'autrice choisit de traiter le deuil de manière crédible de sorte à ce que l'histoire paraisse vraisemblable, sans passer par les 5 ennuyantes étapes du deuil qui ne décrit pas le réel à sa juste mesure.
La mort subite de sa meilleure amie est l'occasion d'un voyage introspectif et réel, durant lequel elle mettra au clair ses sentiments, et nous apparaîtra touchante par la même occasion de par ses états variables et sa faiblesse.
Notre héroïne n'a pas le tempérament des personnages de shonen, n'est pas extravagante. Elle est ennuyeusement ordinaire au premier abord, similaire à vous et moi. Pas de quoi nous faire rêver. Pourtant, au travers de son parcours, on commence à la connaître, à cerner son caractère. L'écueil de nombreux auteurs est de s'enfermer dans des archétypes hors du commun par peur de l'ordinaire. Alors qu'au contraire il faut piocher plus souvent dedans, car c'est dans les situations que se révèlent l'individualité de chacun, une personne n'a pas besoin d'être extravagante pour être unique.
Tomoyo est profondément unique car elle est présentée évoluant dans une situation. Rien ne sert de travailler longuement un personnage sur le papier, en ajoutant des traits artificiels comme aime les carottes ou fleur bleue (Sanji dans One Piece....) sans penser à cet aspect là.
Mais on a pas touché au cœur du sujet, ce qui en a fait le titre de cette "critique". Il y aurait beaucoup à dire mais je vais me concentrer sur un seul aspect : le ton, là où le manga brille.
Nul besoin de rappeler que le manga est un médium de contraste. L'exemple scolaire étant des traits plus simples pour représenter une situation comique. L'anti - exemple scolaire - étant Saitama qui adopte des traits réalistes rarement quand il prend une situation très au sérieux. Un manga jongle entre différents styles pour varier le ton.
Waka Hirako est une autrice fantastique à ce niveau-là. Le médium permet de changer son style sans enlever la fluidité de la lecture, cela ne nous sort pas de l’œuvre. Et l'autrice en abuse sans que la situation ne soit accordée au trait, rendant la protagoniste plus tangible. Un exemple : un visage triste peut-être ridicule, on bave, on rougit, on crie, on a le nez qui coule etc... Pourtant cela reste attristant, mais est de surcroît un peu drôle. Pareillement, tout le manga est inscrit dans cet esprit de deuil mais par souci du réel, n'est pas beau, hollywoodien en permanence. Parfois Tomoyo est présentable, parfois non, juste elle est. Parfois Tomoyo est dessinée très noblement, parfois elle est un personnage de farce, mais c'est en ça qu'elle paraît réelle.
Qui a envie de lire 154 pages larmoyantes, avec un personnage "ouin ouin" qui se morfond complètement abattue. Les moments de souvenirs sont balancés avec les moments de voyage (manger ou fumer une cigarette...), et parfois comique. Tomoyo n'est pas juste une personne en deuil, c'est une personne vivante, qui vit. Ce qui permet au manga de respirer et ainsi de mettre plus en avant les réminiscences nostalgiques.
Et pour se terminer sur un final génial :
La dispersion des cendres serait dans les poncifs narratifs, l'apogée du tragique. Hirako procède ici à un renversement, c'est en fait le moment le plus intense. Tomoyo entre dans une frénésie furieuse où ses traits colériques exagérés accentuent le comique de situation, on lâche un rire ému, l'autrice joue sur plusieurs notes dans cette scène et c'est ce qui en fait sa puissance. Quelle scène !"""
Bref, My Broken Mariko est juste formidable.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Manga que j'ai lu et Mes mangas préférés (daté 2022)
Créée
le 16 avr. 2022
Critique lue 47 fois
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