Le guide du road-trip émotionnel, avec mouchoirs et bento inclus

My Broken Mariko de Waka Hirako, c’est un manga qui te choppe par le col, te secoue un grand coup et te balance une larme (ou dix) au visage, le tout avant même que tu aies eu le temps de t’installer confortablement. Un peu comme si tu entrais dans une salle de cinéma pour une comédie légère et qu’au lieu de ça, on te projetait directement dans un drame humain sans concession.

L’histoire débute avec Tomoyo Shiino, une jeune femme qui apprend brutalement le décès de sa meilleure amie, Mariko. Spoiler : elle ne le prend pas bien (tu m’étonnes). S’en suit une équipée sauvage où elle décide de voler l’urne de Mariko, façon braquage d’hôpital ultra-low-cost, pour lui offrir une dernière balade digne de ce nom. Entre souvenirs poignants et dialogues percutants, c’est un plongeon dans une amitié fusionnelle marquée par les blessures et les silences, mais aussi par une complicité indestructible.

Le style de dessin de Waka Hirako est brut, nerveux, avec des traits qui semblent hésiter entre la rage et la fragilité, un peu comme Tomoyo elle-même. Chaque case transpire l’émotion, comme si les pages pleuraient avec toi. C’est parfois un peu brouillon, mais c’est justement ça qui rend le tout si viscéral, si honnête. Ce manga ne cherche pas à t’embellir la vie, il te la sert crue, avec un peu de saké pour faire passer la pilule.

Le récit, quant à lui, joue sur des montagnes russes émotionnelles dignes d’un parc d’attractions maudit. Un instant, tu te bidonnes devant une remarque acerbe de Tomoyo, et l’instant d’après, tu te prends un uppercut de douleur pure dans le cœur. On parle de thèmes lourds comme les abus, le deuil et la quête de rédemption, mais c’est traité avec une telle authenticité qu’on n’a jamais l’impression d’être manipulé. Les flashbacks sont particulièrement puissants, dévoilant une Mariko à la fois lumineuse et brisée, un personnage qui te reste dans la tête bien après la fin.

Cela dit, le manga a parfois tendance à trop en faire, avec des passages qui semblent presque forcés dans leur intensité dramatique. À vouloir tellement toucher au cœur, My Broken Mariko peut parfois écraser un peu l’esprit. Mais bon, on lui pardonne, parce qu’au final, il réussit son pari : te faire ressentir, te faire réfléchir, et surtout, te faire sortir de ta zone de confort.

En conclusion, My Broken Mariko, c’est un peu comme un ouragan émotionnel qui passe dans ta vie et te laisse sonné, mais bizarrement reconnaissant. Une ode à l’amitié, à la résilience, et à l’importance de ne jamais oublier ceux qu’on aime. Prépare tes mouchoirs et ton cœur, car ce voyage ne te laissera pas indemne.