Je me demande quelle drogue Zidrou prend depuis une dizaine d'années, à inonder les rayons avec ses nombreuses histoires. Ha non, mince ! Après un bref regard sur sa bibliographie, je me rends compte qu'il a toujours été très actif. C'est juste qu'on parlait moins de lui avant lorsqu'il sortait ses séries et qu'il aura fallu attendre ses one shot ou autres albums plus 'matures' pour que les journalistes reconnaissent son talent, s'intéressent un peu plus à lui. C'est un peu triste, parce qu'il a fait de très bonnes choses dans sa période plus 'commerciale'. Et ses albums plus 'matures' du peu que j'en ai lu, s'ils partent d'une bonne idée, m'ont tous déçu. "Natures mortes" y compris.
En effet, l'intrigue est assez pauvrement développée. L'auteur a un bon concept (même si ce n'est pas tellement original) mais il n'en fait rien. Les personnages sont peu nombreux, peu exploités, peu caractérisés... l'intrigue se résume en un étirement de mystère et de blabla sérieux. Sans que rien ne bouge. Il aurait fallu démarrer le mystère un peu plus et jouer davantage avec ce don/cette malédiction. Du coup on s'emmerde. Et la fin est vraiment très naze.
Le dessin est en revanche assez agréable. Pas fan de la manière d'intégrer les phylactères (avec une typo ordi qui passe mais qui reste une typo d'ordi), mais le dessin lui est vraiment chouette. C'est parfois un peu bordélique, les angles de vue ne marquent pas toujours autant qu'on le voudrait (surtout que le dessinateur a vraiment l'ambition de se rapprocher de la technique de peinture) mais il en ressort de temps à autres quelques images intéressantes. Et puis le choix des couleurs est au final ce qui capte le plus l'intérêt du lecteur, bien plus que le dessin et le scénario.
Bref, "Natures mortes" ne passionne pas par son récit mais suscite de l'intérêt grâce au travail graphique fourni par Oriol.